Au sortir de la prison, Charles Blé Goudé a donné le ton. « Je demande pardon au peuple ivoirien », n’a-t-il cessé de répéter. Nous n’avons pas de raison de douter de sa sincérité. Même si des millions d’Ivoiriens ne croient pas en cette sortie. À l’instar de cette attitude du leader de la Galaxie patriotique, les Ivoiriens, qu’ils soient du RHDP, du FPI, du PDCI ou de tout autre parti politique, doivent s’approprier ce discours et avoir le triomphe modeste. Nous devons tous tenir un discours responsable, empreint de réconciliation, et non avoir une attitude de défiance.
Les situations de crimes sont légion en Côte d’Ivoire. Il a bel et bien eu officiellement 3 000 morts au cours de la crise postélectorale de 2011. Et ces morts ont été recensées sur l’ensemble du territoire national. C’est donc dire qu’autant Abobo et Odienné ont leurs victimes, autant Nahibly et Duékoué en ont. Ayons le triomphe modeste, car la Côte d’Ivoire n’est pas totalement à l’abri d’autres poursuites de la part de la Cour pénale internationale (CPI).
Tout dépendra de l’attitude des acteurs. La CPI, conformément à ses textes, se gardera de poursuivre les autres auteurs si l’État de Côte d’Ivoire arrive à surmonter sa crise et à permettre aux victimes d’obtenir réparation. Si Gbagbo Laurent et Charles Blé Goudé ont été acquittés, ce n’est pas encore le cas pour les autres dossiers qui attendent dans les tiroirs. Les mis en cause pourraient à l’avenir bénéficier d’une loi d’amnistie, mais pour l’heure ce n’est pas le cas. D’autres sont en instance de jugement. Les victimes, d’où qu’elles viennent, continuent de pleurer et ont le regard tourné vers les politiques, pour lesquels elles ont subi le martyre. Faisons preuve d’humilité et ayons le triomphe modeste afin de tourner définitivement la page de toutes ces horreurs.
Eric Diomandé