À travers le monde, les tourbières – zones humides où s’accumule de la tourbe, une matière végétale partiellement décomposée et très riche en carbone – jouent un rôle vital pour l’équilibre climatique. Bien qu’elles ne couvrent que 3% des terres émergées, elles stockent plus de 30% du carbone des sols, deux fois plus que toutes les forêts. Mais partout, de la vallée du Jura en France aux immenses marais du bassin du Congo, ces réservoirs d’eau et de carbone s’assèchent et libèrent d’énormes quantités de CO2, accélérant le réchauffement.
Au Sahel, cette dégradation se traduit par des pluies plus irrégulières, des inondations plus violentes et des sécheresses prolongées, menaçant l’agriculture et l’élevage. Le lac de la Moura, dans le Jura, avec sa tourbière épaisse de plus de deux mètres, symbolise cette crise.
Préserver ces « éponges » naturelles est déterminant pour limiter les catastrophes climatiques, protéger l’eau douce et donner une chance aux régions sahéliennes déjà fragilisées de s’adapter aux changements en cours.