Retour du Djidji Ayôkwé : la France restitue un trésor sacré Atchan

Un siècle après sa confiscation, le tambour parleur Djidji Ayôkwé s’apprête à retrouver sa terre natale. L’Assemblée nationale française a entériné à l’unanimité, ce lundi 7 juillet 2025, la loi autorisant sa restitution à la Côte d’Ivoire.

Ce vote solennel fait suite à celui du Sénat en avril dernier. Il matérialise une volonté politique partagée entre le président Alassane Ouattara et son homologue Emmanuel Macron : celle de réinventer les relations culturelles entre la France et l’Afrique, en reconnaissant aux peuples spoliés le droit à leurs patrimoines.

Le tambour, confisqué en 1916 par les troupes coloniales, est un symbole sacré du peuple Atchan. Son retour marque l’aboutissement d’un long combat porté depuis 2019 par le chef de l’État ivoirien, relayé avec ténacité par la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck. Dès sa prise de fonction, elle a engagé un dialogue étroit avec les communautés concernées, les institutions françaises et les parlementaires. Plusieurs visites au musée du quai Branly-Jacques Chirac ont permis de défendre, avec conviction, la mémoire et les attentes des héritiers du Djidji Ayôkwé.

Une étape déterminante a été franchie en novembre 2024 avec la signature à Paris d’une convention de prêt, scellée entre Françoise Remarck et Rachida Dati, son homologue française. La cérémonie de désacralisation, en présence des représentants de la communauté Atchan, a ouvert la voie à sa restauration.

Le retour du tambour s’inscrit dans une dynamique plus large de réappropriation patrimoniale. Réhabilitation du musée des Civilisations, coopération scientifique avec le musée du quai Branly, numérisation des collections, formation et transmission.

Une cérémonie nationale, pilotée par un comité inclusif sous l’autorité du Premier ministre Robert Beugré Mambé, est annoncée. Plus qu’un retour d’objet, il s’agit d’un retour de dignité. Une fierté retrouvée. Une mémoire réparée.

La Côte d’Ivoire entend poursuivre cette dynamique avec responsabilité, en œuvrant à la restitution d’autres œuvres emblématiques, conformément à la politique culturelle du chef de l’État. Le Djidji Ayôkwé n’est pas seulement un tambour : il est désormais le battement d’un peuple réconcilié avec son histoire.

Siondenin Yacouba Soro 

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