Alors que s’égrènent les derniers jours de l’année 2019 et que pointent à l’horizon, les premières lueurs du très attendu 2020, on ne peut empêcher les réflexions, quelles soient angoissantes ou pleines d’espoir. Il ne s’agira pas cette fois-ci d’analyser les 360 derniers jours, mais ce qu’auront été les 8 années écoulées. Ces 8 années suivant la crise post-électorale, au cours desquelles 2020 a été perçu comme un échéancier, un point d’aboutissement, de finalisation… à moins que ce ne soit simplement un grand rendez-vous. Avec objectivité, pouvons-nous dire quelles transformations nous avons subies sur le plan professionnel, social et économique ? Ont-elles été à la hauteur de nos attentes ou étions-nous en droit d’espérer mieux ? Mais, surtout et d’abord, quelle image renvoie l’Ivoirien d’aujourd’hui, aussi bien sur la scène sous-régionale qu’au plan international ? S’est-elle améliorée ou pas ? Ces interrogations trouvent leur fondement à la fois dans l’espoir et dans la référence qu’a été jusque-là 2020 aux yeux de tous. On peut même se permettre une sorte de bilan moral et matériel, exposer les faits marquants qui ont tourbillonné autour du concept de l’Ivoirien nouveau. Parmi ces évènements, l’entreprenariat inséminé dans une culture où cette approche appartenait auparavant au lointain futur. L’une des meilleures idées à avoir jamais germé au bord de la lagune Ébrié. C’est un esprit qui influencera dans les années à venir notre conception du travail. Il façonnera, dépoussiérera. Aujourd’hui, si l’Ivoirien s’incline aisément devant l’ordre, quel qu’en soit le prix, c’est parce que son environnement est en pleine mutation. Il doit suivre le rythme. Des infrastructures routières aux politiques sanitaires, scolaires, familiales, en passant par les programmes de rénovation et de construction, le paysage socio-économique a considérablement évolué. Ainsi, la notion de citoyenneté se substitue de plus en plus à celle de l’attentiste. Mais le chantier est vaste et il ne sera garanti que par des élections justes et transparentes. Bonne année !
Raphaël TANOH