’écrivain suisse Johann David Wyss (1743-1818) écrivait dans son livre le Robinson suisse (1812) que « le propre du travail est d'abréger le temps. Les jours ont des ailes de plomb pour l'homme oisif et ils s'envolent avec la rapidité de l'aigle pour celui qui travaille ». Le travail, s’il libère l’homme, le rend parfois prisonnier, en éloignant le travailleur de ses proches pour lesquels il travaille pourtant. Mais mieux vaut avoir un travail et en être esclave que de voir son nom figurer sur la longue liste des chômeurs et de vivre aux dépends d’un travailleur.
Le 1er mai, les travailleurs du monde entier marqueront une pause pour s’autocélébrer. Mais aussi, comme il est de coutume en Côte d’Ivoire, pour porter leurs revendications sociales. Il y en a et il y en aura toujours. Honneur à ces hommes et femmes des secteurs public et privé qui font tourner l’économie de notre pays. Hommage à ces ouvriers du secteur informel, principaux acteurs de notre croissance économique. Mal récompensés dans le partage de la richesse, nombreux sont ceux d’entre eux qui ne bénéficieront pas d’une pause et seront à leurs postes. Ceux-là ne bénéficient jamais des « journées chômées et payées ». Qui paiera la facture d’ailleurs ? Pas un État qui se repose sur eux pour se maintenir.
D’autres attendent encore que la roue du travail tourne en leur faveur, quand certains, lorsqu’ils ne sont des éternels absents à leur poste, sont abonnés à l’horloge du retard. Et cela alors « qu'il y a des gens en pagaille qui courent sans cesse après le travail ! », comme nous le rappelle Henri Salvador. Ainsi va le monde. Sous nos cieux, la situation du chômage est toujours actuelle, voire critique. Souhaitons à ces derniers que le travail leur coure après et qu’il puisse les rattraper.
Ouakaltio OUATTARA