Ils sont tous, ou presque tous, déjà lancés dans la course à la présidentielle de 2020. Le RHDP, le PDCI, le FPI, LIDER, GPS, etc, dessinent, à un an de l’échéance électorale, le schéma qui sera présenté aux électeurs ivoiriens. Et le dernier trimestre 2019 sera mis à profit par chaque camp pour montrer « ses forces ». La course aux électeurs est ainsi ouverte avant l’heure. Mamadou Koulibaly, Pascal Affi N’Guessan et Guillaume Soro sont pour l’instant les seuls candidats déclarés. Face à eux, les deux principaux poids lourds (le RHDP et le PDCI), tout en maintenant leurs partisans en ordre de bataille, prennent leur temps pour dévoiler leur porte-drapeau. Quant à EDS, son agenda reste encore intimement lié à celui de la CPI. Une situation qui fait penser à un remake de 2010 et soulève par endroits certaines inquiétudes. Près de trente ans après la mort de Félix Houphouët Boigny, la classe politique n’a pas beaucoup changé. Ce sont les mêmes acteurs, dans les rôles différents peut-être, mais avec les mêmes méthodes, les mêmes discours, les mêmes alliances. Ceux qui souhaitent la mise à la retraite des « trois grands » (Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo) espèrent voir leur rêve se réaliser. La pression monte dans tous les camps. Entre retour au pouvoir et conservation du pouvoir, la bataille s’annonce épique. Mais, selon certains observateurs, il faudra arriver à « évacuer le duel Ouattara / Bédié afin de faire baisser pour de bon les tensions en Côte d’Ivoire ». Un tel scénario, de plus en plus probant, trouvera a en face, les partisans du « passer le pouvoir à une autre génération ». Mais encore faudra-t-il que celle-ci soit puisse, sans se renier, sortir de la guerre entre héritiers et mener non son propre combat, mais celui d’une Côte d’Ivoire réconciliée et prospère.
Ouakaltio OUATTARA
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