Le 11 juin prochain débuteront les examens pour environ un million de candidats : CEPE, BEPC et Baccalauréat. Au terme d’une année scolaire qui, toutes proportions gardées, n’aura pas tenu ses promesses en termes de régularité, il faut envisager la possibilité que ces épreuves puissent être perturbées. C’est du moins la menace d’une frange d’enseignants grévistes pour qui le jusqu’auboutisme est l’arme absolue. L’objectif étant de faire le plus de dégâts en milieu scolaire pour se faire entendre, on en est venu à perdre le sens du devoir. Pour obtenir ce qu’ils veulent, les grévistes étaient prêts à décréter une année blanche. Cette éventualité a été écartée lorsqu’il s’est avéré que tous ne partageaient pas la même hargne syndicale. Hélas, les dommages sont déjà là, indélébiles, avec un seul véritable trimestre travaillé sur trois dans les localités les plus touchées par les grèves. À l’Ouest notamment, on a payé le prix fort de cette inflexibilité. Dans certaines villes, comme Divo, 11 semaines d’arrêt des cours ont été observées. Privés d’une bonne partie de la connaissance qui leur est due, ce sont aujourd’hui les élèves qui doivent colmater eux-mêmes la brèche. Au moment où, pour la plupart, on espérait avoir rattrapé le retard pris sur les autres et reprenait espoir, une seconde mesure, la confiscation des notes de classe, a été annoncée par les grévistes, qui suspendaient la grève concomitamment ! C’est le calice jusqu’à la lie pour des milliers d’élèves. À qui la faute ? L’État a-t-il joué son rôle pour éviter cette situation ? Oui, diront certains. Les négociations ont été ouvertes, malgré les violations de la trêve sociale signée en août 2017, pour justement éviter ce type de grève. Les médiations n’ont eu de cesse d’être menées. Rien n’y fit. Non, rétorqueront d’autres : parce qu’aucune des grèves annoncées dans le primaire et le secondaire cette année n’a avorté. En attendant, il faut tirer le bilan.
Raphaël TANOH