Les débats n’en finissent pas. Défenseurs et pourfendeurs du franc CFA, exposent leurs thèses comme si sortir ou rester dans le CFA était la clé de notre bonheur. Les maux en Afrique sont pourtant ailleurs. Ils partent du non respect du temps à la corruption, l’enrichissement illicite, les détournements de biens publics, le manque de démocratie et de transparence, le non respect des droits élémentaires des peuples et l’analphabétisme. Voici autant de questions qu’il faudra avoir le cran d’adresser pour sauver l’Afrique.
Ne nous voilons pas la face : sortir du franc CFA ne sera pas pour autant une lettre à la poste, comme veulent le faire croire certains pourfendeurs de ce franc. Ce ne sera pas non plus le début du développement des peuples d’Afrique. Encore que les pays qui utilisent le franc CFA ne soient pas les derniers de la classe en la matière.
Annoncée depuis près de trente ans, la monnaie unique pour le continent reste un vœu pieux. L’ECO, annoncée pour entrer en vigueur bientôt, ne fait toujours pas l’unanimité au sein des chefs d’État et est bien partie pour se comporter comme une autre face du franc CFA. Tenable pour certains, précipité pour d’autres, absence de vision ou manque de courage pour les plus critiques, tout y passe. Et tout semble vouloir concentrer les énergies autour de la monnaie. Sortir du franc CFA pourrait bien ressembler au feuilleton britannique du Brexit. Mais en version africaine, avec son cortège de boulets Francafrique. Le développement en Afrique commencera par le traitement des petits maux, et surtout par l’éducation et une classe politique un peu plus responsable, pas par la monnaie. Loin de nous le scepticisme, mais nous voulons être très réaliste. Commençons par des fondations solides avant de monter les murs et de s’attaquer à l’édifice.
Ouakaltio OUATTARA