Alors que cette semaine nous nous intéressons à la politique des soins gratuits, la mort d’une enseignante à l’hôpital de la commune de Koumassi est venue remettre en lumière le piteux état de nos centres de santé. Officiellement, l’enseignante aurait perdu la vie avant d’atteindre l’hôpital, mais selon la version des élèves qui l’y ont emmenée, elle aurait pu être sauvée si elle avait été prise en charge plus rapidement. Ce qui a d’ailleurs entrainé des échauffourées entre les apprenants et le personnel médical, imposant une réaction vigoureuse de la police. À la veille de cet incident, on enregistrait la mort de deux femmes en couches à l’hôpital de Grand-Bassam. Les conditions de leur décès ne sont pas encore élucidées, mais l’on note que l’incident est survenu lors d’une coupure d’électricité en pleine césarienne. Ces drames intervenus en un court laps de temps ont ouvert sur la toile des audiences publiques contre nos hôpitaux. La sentence? « Nos hôpitaux sont des mouroirs ! », ont tranché les juges. Ces affaires interpellent plus d’un, à la fois sur le laxisme dont font preuve certains professionnels de la santé, et sur les conditions dans lesquelles ils travaillent. Loin de nous l’idée de porter la blouse des avocats pour cette corporation, mais notons qu’ils font parfois des efforts surhumains avec souvent très peu de moyens, tant en personnel qu’en matériel. Les regards se tournent donc vers les autorités en charge de la santé des Ivoiriens. Il est temps de laisser tomber les slogans et de traiter « les grands malades » que sont nos centres de santé, hôpitaux et Centres hospitaliers universitaires (CHU). Il faut avoir le courage de traiter leurs « plaies » en profondeur, afin qu’ils puissent offrir à la population des soins de qualité pour (re)gagner sa confiance et éviter à jamais des drames et des échauffourées dans un hôpital. J’ai plaidé !
Ouakaltio OUATTARA