Sous nos latitudes francophones, le mois d’août est généralement celui des vacances gouvernementales et parlementaires. C’est un moment de pause favorable à la réflexion et à l’examen des réussites et des ratés pour mieux préparer la rentrée. Les acteurs politiques en profitent pour se soustraire de la pression des revendications et des sollicitations diverses. Malgré cette pause, somme toute théorique, les dossiers chauds resteront dans les esprits de nos compatriotes, les huit derniers mois ayant été fort agités au double front sécuritaire et politique. Les mutineries ont été si nombreuses qu’elles sont apparues comme une manière banale pour les hommes en armes de tenir le reste du pays en joue. L’Ivoirien moyen, lassé par la récurrence des tirs en l’air, a appris à ne pas se laisser détourner de ses urgences quotidiennes persuadé que tout ce qui est excessif finit par être insignifiant. Les auteurs de ces fréquents désordres décrédibilisent leur mouvement qui va au-delà de simples demandes de primes et d’indemnités. Un lien avec la politique ? Difficile à réfuter. Au chapitre politique, les sept derniers mois ont montré une concentration de ceux qui nous gouvernement et de ceux qui prétendent le faire sur l’horizon 2020. Tout se passe comme si le pays était à l’arrêt. Sous nos yeux, des ruptures sont en cours. Les murmures sur les désaccords entre animateurs de l’alliance majoritaire sont du domaine public et les passes-d’armes de plus en plus bruyantes. Au train où vont les choses, on ne se demande plus si la séparation va arriver mais plutôt sur le moment qui va confirmer qu’elle est consommée. La majorité essaye de se disloquer en toute discrétion alors que l’opposition significative tente de colmater les brèches par une réconciliation rendue impossible par une insoluble querelle de leadership et des plaies encore béantes. On le voit, les vacances ne signifient pas que la réalité observe une halte. Elle s’impose aux gouvernants et aux gouvernés et il n’est pas interdit de prévoir une rentrée de tous les dangers car l’on ne saurait longtemps différer les échéances politiques et sécuritaires.