Mutinerie, grève des agents et fonctionnaires du public, et comme si cela ne suffi- sait pas, élèves et étudiants sont dans les rues. Si l’accord obtenu entre le gouvernement et les mutins a, pour l’heure, permis de renvoyer les militaires dans les casernes, il n’en demeure pas moins que cette situation suscite des interrogations et mêmes des révoltes dans les autres corps de l’armée et au sein d’autres couches de la société.
Chacun veut voir son problème réglé ici et maintenant, si tant est que ceux des mutins l’ont été, ouvrant ainsi la boîte de pandore. Une situation qui met le gouvernement à rude épreuve et le pays sous tension. On peut le dire, les premiers pas de la 3è République sont difficiles et remettent au goût du jour la fragilité de la paix depuis 2011. Ces remous viennent rappeler aux gouvernants l’urgence de traiter un certain nombre de problèmes qui traînent depuis longtemps.
Citons entre autres, les baux des policiers, l’augmentation de leurs salaires et ceux d’autres porteurs d’uniforme. Sans oublier la cherté de la vie, la question des pensions de retraite et les revendications des étudiants. L’argent a beaucoup travaillé certes, mais l’impatience des Ivoiriens à sentir les effets de la croissance sur leur quotidien semble avoir pris le dessus sur leurs espoirs.
Le nouveau gouvernement devra s’atteler à faire face à toute cette grogne pour ramener la sérénité et le calme au sein de la population. Mais aussi pour rassurer les investisseurs et autres bailleurs de fonds, qui louent les efforts consentis par le pays depuis peu. Une chose reste cependant sûre, les conséquences de dix années de crise vont peser pendant encore longtemps sur la gouvernance du pays.
Ouakaltio OUATTARA