L’élection de la Côte d’Ivoire comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies est une bonne nouvelle pour le pays. 26 ans après, siéger parmi 15 États dans le saint des saints, est une percée diplomatique. C’est le prestige en politique étrangère dont un État a besoin pour compter davantage dans le concert des nations souveraines. Au niveau interne, c’est une manière pour le gouvernement de prendre de la hauteur en s’éloignant, au moins symboliquement, du désordre né des récentes mutineries et des éboulements provoqués par les fortes pluies et le non respect des normes d’établissement dans les zones à risques. Ces deux événements ont monté en épingle l’incivisme qui nous caractérise tous dans notre vie quotidienne, à des degrés divers bien entendu. Par un heureux hasard du calendrier, l’élection au Conseil de sécurité survient à quelque trois semaines du départ définitif de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), après treize ans et deux mois de présence et une contribution fort impressionnante dans la stabilisation du pays. Pour le gouvernement, ce départ signifie ipso facto la reprise en main de toutes ses responsabilités régaliennes, à l’heure où tous les périls n’ont pas été conjurés. C’est pour cette raison qu’il importe de reconquérir la paix sociale en venant à bout, par le dialogue et la persuasion, ainsi que de manière pacifique et durable, de tous les fronts en ébullition. C’est en cela que tout le monde trouvera son compte dans ce relèvement par la diplomatie. Ce tournant impose à tout citoyen de placer l’intérêt général au dessus de ses soucis personnels, quelle que soit par ailleurs leur acuité. C’est en cela également que l’on ne regrettera pas l’absence de la mission onusienne, car son héritage lui aura survécu.