Longtemps avant l’élection présidentielle de sortie de crise, en 2010, l’on en connaissait les candidats. Pour celle de 2020, il va falloir patienter. Face aux ambitions diverses, toutes légitimes, le Président Ouattara veut rester maitre du temps et du jeu. Il sait que tout dépendra de sa décision de briguer ou non un troisième mandat et sème le doute chez ses partenaires et alliés comme dans l’opposition. Une partie de la dernière parle de « provocation » pendant que dans la coalition au pouvoir chacun des potentiels candidats ronge son frein. Le Président Ouattara, qui a déclaré que ces ambitions, aussi légitimes soient-elles, perturbaient son second mandat, semble bien décidé à son tour à perturber leur quiétudes. En affirmant « tous peuvent être candidats », il ne s’exclut pas. En clair, le chef de l’État entrouvre la porte, toujours à moitié fermée. Une nouvelle donne qui en rajoute au suspens autour de 2020 et vient gonfler le nombre des équations à mille inconnues. Troisième mandat pour certains, premier mandat de la Troisième République pour d’autres, le débat fait déjà rage entre les juristes et les politologues et chacun y va de son commentaire et de ses arguments. Le Président Ouattara acceptera-t-il de mettre ses principes de côté ? « Oui, l’intérêt de la Côte d’Ivoire est au-dessus d’eux » répond le concerné cette semaine dans les pages de l’hebdomadaire « Jeune Afrique ». Sans entrer dans le débat de fond sur cette probable candidature, ni prendre position, nous notons toutefois que cette sortie, qui intervient à une phase décisive de la vie du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ravive le débat sur les questions de l’alternance et du choix du candidat de ce regroupement politique, sans aucunement mettre fin aux ambitions des uns et des autres.
Ouakaltio OUATTARA
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