Discorde sur fond de partage

Ce qui devait être une journée d’hommage au Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, le samedi 10 mars, s’est vite transformé en une véritable passe d’armes entre ce parti et son allié du Rassemblement des républicains (RDR). Lançant une pierre dans son jardin, Jean-Louis Billon, porte-parole adjoint et vice-président en charge de la propagande du PDCI, était convaincu que le RDR, qui organisait un meeting à Gagnoa, n’allait pas tarder à répondre.

Le mariage entre ces deux partis, qui dure depuis 12 ans, a atteint un point critique et domine le débat politique, sous le regard amusé, mais impuissant, de l’opposition. Isolée et aphone, celle-ci attend un divorce de plus en plus prévisible, afin de se proposer comme « faiseur de roi » en 2020.

À quelques jours des élections sénatoriales et après avoir déposé des listes communes dans 31 circonscriptions (deux candidatures indépendantes étant également déposées), les alliés vont ranger les armes le 24 mars pour un partage des postes électifs, en attendant la nomination des 33 autres sénateurs qui devraient être, sans surprise, issus de leurs rangs. Ayant décidé d’aller aux élections municipales sur la base de listes communes, le RDR et le PDCI feront monter l’adrénaline chez leurs militants afin de tester chacun sa force et celle de l’allié, devenu adversaire, à moins de 30 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2020. Autre objet de tension : la composition très prochaine du futur gouvernement. Le PDCI, à défaut de claquer la porte, devrait exiger une représentativité plus grande ou des portefeuilles ministériels plus conséquents. En attendant, chacun patiente en montrant les muscles.

 

Ouakaltio OUATTARA

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