La crise inédite résultant de la pandémie du coronavirus devrait inciter les acteurs du monde globalisé à jeter les bases d’un « nouvel ordre mondial ». Rien ne sera plus ou ne devra plus être comme avant. L’après Covid-19 représente un horizon incertain tant l’infime virus a bouleversé l’équilibre du village planétaire. Un ordre nouveau implique non seulement des changements dans le mode de gouvernance mondiale, mais aussi et surtout des refondations et des mutations pour y introduire de nouveaux centres d’intérêt : préservation de la vie, meilleur partage des ressources et sauvegarde de l’environnement. La sortie de la crise actuelle constitue un moment de projection sur l’avenir pour en gérer, à court terme, les conséquences et, à partir de là, bâtir un monde nouveau. L’Afrique, au vu du rythme de circulation du virus dans le monde, n’est pas le continent le plus impacté. Mais elle doit s’affirmer au moment de la redistribution des cartes. En se présentant comme une opportunité et non un handicap pour un monde en refondation, ce continent pourrait, avec l’Europe, former un nouveau pôle. Cela implique au préalable certains arbitrages, avec idéalisme mais aussi réalisme, entre les enjeux et les défis de l’heure. L’économie mondiale pourrait rebondir dès 2021 à condition que tous les pays réussissent leur déconfinement. Contrairement à la crise de 2008, elle n’est née ni d’un déséquilibre au niveau de l’offre (pas de surproduction), ni de l’effondrement de la demande. De plus, la situation des banques est aujourd’hui beaucoup plus saine et les taux d’intérêt directeurs se situent à un niveau particulièrement bas. Le monde a désormais besoin d’une réelle sérénité, d’un nouvel ordre, d’une nouvelle cohérence et d’une refondation en termes de mode de gouvernance et de centres d’intérêt. Ce changement de paradigme ne peut s’opérer que si toutes les parties reconnaissent que le monde de demain doit devenir multipolaire.