Il y a deux semaines, les services de renseignements du Burkina Faso lançaient une alerte à tous leurs voisins concernant les déplacements massifs de terroristes vers le Ghana, le Togo et le Bénin. Le rapt de deux touristes français au Bénin s’inscrit sûrement dans ce vaste mouvement. Les attaques de ces dernières 48 heures au Burkina, au Mali et, un peu plus loin, au Cameroun ne sont pas de nature à rassurer les pays de la sous-région ouest africaine. L’alerte est au rouge dans presque toute l’Afrique de l’ouest, allant à de zones formellement déconseillées à des lieux déconseillés sauf raisons impératives, en passant par des sites où la vigilance est normale ou renforcée.
Vu le déploiement des forces de l’ordre aux frontières avec le Burkina, un vaste mouvement de militaires rappelle à la mémoire collective les lendemains de l’attaque de Grand Bassam. Nous ne sommes pas encore en état d’urgence, mais dans une phase où il faut renforcer le contrôle et les renseignements. Face à cette guerre asymétrique, où l’ennemi est partout et nulle part à la fois, seuls les efforts conjugués des populations et forces de l’ordre peuvent s’avérer efficaces. Il ne s’agit pas de tomber dans des excès en lançant de manière négative des accusations fantaisistes, qui pourraient distraire les forces de l’ordre de l’essentiel de leur mission. Il est certes important de surveiller les frontières, mais il est également bon d’être vigilant à l’interne, surtout dans les grandes villes du pays, qui restent tout de même les cibles privilégiées des terroristes.
Encore une fois, nul n’est à l’abri. Nos pays sont fragiles, avec des frontières assez poreuses, qui permettent des déplacements massifs et incontrôlés de populations. Dans un tel contexte, il urge pour la CEDEAO d’aller plus vite dans la confection de la carte sécurisée unique pour l’ensemble de ses 15 pays membres.
Ouakaltio OUATTARA