Plus de temps à perdre pour les différents État-major des partis politiques. La pré-campagne avant l’heure bat son plein à onze mois du rendez-vous électoral tant attendu par les ivoiriens et les amis de la Côte d’ivoire. Entre meetings et réunions politiques, chaque camp mobilise, recrute dans les camps adverses ou même ami, perd parfois des militants ou sympathisants. Le tout, dans une ambiance peu cordiale et moins fraternelle. Bien sûr, il n’est pas question de demander aux acteurs politique de s’embrasser. Mais le champ lexical utilisé tant par les officiels que leurs militants et sympathisants annoncent déjà de ce que pourrait être la campagne électorale en 2020. Une telle situation pourrait, au grand dam des électeurs, mettre au second plan les projets de société et les propositions des différents candidats pour une Côte d’Ivoire meilleure. Ce ne sont pourtant pas les arguments de campagne qui manquent. Tant pour le RHDP au pouvoir qui a un bilan à défendre que pour l’opposition qui a des arguments pour dépeindre la gestion du RHDP et proposer mieux. Dans ce jeu de passe d’armes, le peuple pour lequel ils prétendent tous se battre, semble pris au piège quand il n’est pas lui-même acteur de certaines invectives. Le passé récent n’a pas servi de leçon à la classe politique. Et cela parait normal à nos yeux. Durant ces dix dernières années, toute la classe politique et tous les bords politiques ont continué à se rejeter mutuellement les responsabilités. 3 000 morts officiellement, mais aucun coupable, aucun responsable. Tous blancs comme neige. Seule victime, le peuple et toujours les plus démunis, les plus vulnérables. On reprend bien malheureusement les mêmes ingrédients de 2010, les mêmes acteurs dans de rôles différents et le peuple, principal victime, suit et subi. Et jusque-là, les appels à la modération ne trouvent pas échos favorables.
Ouakaltio OUATTARA