Trayvon Martin ? Décédé ! Eric Gardner ? Décédé ! Michael Brown ? Décédé ! Atatiana Jefferson, Jordan Edwards, etc. Les fantômes des afro-américains victimes de bavures policières hantent les États-Unis. Plus d’une semaine après le meurtre de George Floyd, dernière victime en date, étouffé sous le genou d’un policier blanc de Minneapolis, la tension n’a jamais été aussi vive au pays de l’Oncle Sam. Floyd, c’est la goutte d’eau de trop pour un vase débordant de racisme. Au moment où le Président américain Donald Trump menace de mobiliser l’armée pour maitriser les manifestants antiracistes, l’Afrique observe avec un certain parti pris les derniers développements. Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a condamné ce qu’il qualifie de « meurtre ». S’en est suivie une levée de boucliers de leaders ou d’anciens dirigeants africains sur la toile. Au nom du Forum des anciens chefs d'État et de gouvernement, l'ex Président béninois Nicéphore Soglo a exhorté les pays africains à « élever une forte protestation » contre la mort de Floyd. Dans le même élan, le Président ghanéen Nana Akufo-Addo a tweeté : « Nous sommes aux côtés de nos proches en Amérique, en ces temps difficiles et éprouvants, et nous espérons que la mort malheureuse et tragique de George Floyd inspirera un changement durable dans la manière dont l'Amérique affronte de front les problèmes de la haine et du racisme ». Plus qu’une interpellation ratée, le cas Floyd a mis pour la première fois une forte communauté blanche dans les rues, pour crier haro sur le laxisme de l’État américain face aux meurtres en série de Noirs. En Afrique, même s’il n’est que moral, le soutien n’a jamais été aussi manifeste. Et le ressentiment aussi profond. Floyd, c’est aussi le discours prophétique de Malcom X en 1964 au Caire, appelant les chefs des États africains à devenir les bergers de tous les peuples africains, partout dans le monde. Cela arrivera un jour.
Raphaël TANOH