La Côte d’ivoire compte aujourd’hui près de 20 000 cas confirmés de Covid-19, 18 000 malades guéris et moins de 120 décès. Avec un taux de létalité de 0,6% et un taux de guérison de 92%, la pandémie ne fait plus peur aux Ivoiriens. En témoigne la conseillère technique du ministre de la Santé et de l'hygiène publique, Dr Édith Kouassy, qui déplore la faible fréquentation des centres de dépistage de la pandémie au nouveau coronavirus depuis quelque temps. De 2 000 prélèvements l’on est passé à entre 700 et 1 000 tests quotidiens. L’un des baromètres de ce constat, c’est aussi l’ignorance de plus en plus palpable des mesures barrières, au sein de l’administration, dans les transports publics et dans les commerces. Le port du masque et la distanciation sociale ne sont plus observés avec rigueur. Il ne s’agit manifestement pas de négligence. Non, les Ivoiriens veulent simplement tourner la page de la Covid-19 et reprendre une vie totalement normale. Après tout, pourquoi n’en auraient-ils pas le droit ? La Côte d’Ivoire est indéniablement un bon élève pour ce qui est du ratio nombre de guérisons - décès relatifs au coronavirus. Et, lorsqu’on regarde les pays voisins, comme le Mali (environ 3 000 cas) et le Burkina Faso (autour de 1 300 personnes infectées), l’on se rend compte que l’existence du coronavirus est liée non pas au nombre de décès ou à la saturation des hôpitaux, mais plutôt à la quantité de tests effectués. Aucune catastrophe sanitaire n’est encore à déplorer. La dangerosité du virus n’est que contextuelle. La juxtaposition des réalités d’outre-mer avec celles de nombreux pays africains, notamment l’Ouest du continent, a été jusque-là illusoire. Et, en Côte d’Ivoire, ces réalités, aux plans économique et social, prennent peu à peu le dessus sur la dynamique sanitaire.
Raphaël TANOH