« Point de gouvernement représentatif sans liberté de la presse » écrivait Chateaubriand en 1816 dans son pamphlet De La Monarchie Selon La Charte, il ne se doutait sans doute pas que plus de deux siècles plus tard, cette leçon serait toujours d’actualité. Et ce 3 mai, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, les journalistes ivoiriens invités à nouveau à marcher pour réclamer plus de libertés dans l’exercice de leur métier vont s’en souvenir et rappeler qu’ils demeurent un pouvoir incontournable. Mais Ils auront en mémoire l’interpellation de six d’entre eux en 2017. Les changements survenus lors du vote de la nouvelle loi sur la presse seront à l’ordre du jour. A-t-on vraiment avancé avec cette loi ? Oui et non à la fois qu’on prenne un article ou un autre. Une chose demeure, les journalistes restent encore sous la menace d’une garde à vue et même d’un probable emprisonnement. Lors de la marche, les journalistes garderont en tête le fait que les risques de suspension plane toujours sur les organes de presse plongés à double vitesse dans une mévente sans précédent. Les réflexions et les pistes de solutions proposées après plusieurs séminaires ne manquent pas. La volonté politique des patrons non plus. Mais la réalité semble les rattraper tous et les résolutions pour une presse forte peuvent encore moisir dans les tiroirs. Le numérique est venu nous rappeler qu’il faut obligatoirement s’adapter au changement ou mourir. L’avenir des médias, on le dit déjà c’est le numérique. Mais les pas vers le numérique reste encore timide. « Le numérique ! Ce n’est pas l’époque des patrons de presse actuel, ils sont dépassés » lancent parfois avec un brin d’humour certains jeunes journalistes qui n’envisagent pas leur avenir dans le métier sans les technologies de l’information et de la communication. Mais le numérique est-il rentable dans une société comme la nôtre ? Les réflexions doivent se poursuivre pour le meilleur de la presse.
Ouakaltio OUATTARA