Il y a une semaine, la presse nationale et internationale a été invitée à accompagner la deuxième édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA), prévue pour cette fin de mois à Abidjan. Un insigne honneur pour les journalistes qui joueront, encore une fois, leur partition pour la réussite de cet événement. Mais le rôle de la presse est aussi de mettre en lumière un certain nombre de problèmes et de susciter l'envie d'agir. Toutefois, seuls, les journalistes ne sauraient faire aboutir le projet de l’émergence.
Pour qu’un pays atteigne une croissance économique rapide, avec pour finalité un niveau de vie des populations convergeant vers ceux des pays développés, la nation toute entière doit montrer sa détermination à abandonner des pratiques contre-productives pour en adopter d’autres. Un énorme défi, au vu du goût de la facilité qui habite les Ivoiriens ces dernières années, comme l’atteste le succès des entreprises d’agro-business dont les clients s’opposent à l’intervention du gouvernement.
En réalité, ce qui fait aussi défaut, c’est le patriotisme des Ivoiriens les plus nantis, et dont l’origine de la fortune est parfois douteuse pour certains. Ils doivent donner un signal fort à l’émergence, à l’image du Nigérian Aliko Dangote et d’une poignée d’hommes d’affaires du Nigeria, qui s’illustrent par des investissements productifs dans des secteurs clefs de l’économie et créateurs d’emplois, après avoir prospéré, notamment grâce à l’appui du pouvoir. La Côte d’Ivoire a aussi besoin de ce patriotisme économique, qui contribuerait ainsi à conforter les investisseurs étrangers, de plus en plus intéressés par les nombreuses opportunités. Au lieu de cela, certains de nos nationaux qui ont de gros moyens préfèrent se complaire dans l’ostentatoire.