Le Rassemblement des Républicains (RDR) a enrichi les pratiques politiques en y introduisant le concept de pré-congrès, comme un candidat à la natation prenant des précautions avant de se jeter à l’eau. Le parti majoritaire est face à son destin dans l’exercice du pouvoir actuel et dans la prise de ses responsabilités face à l’ancien allié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). À l’intérieur, les militants de base sont confrontés à l’ingratitude des lendemains de victoire et se disent oubliés alors qu’ils se considèrent comme ceux ayant battu le macadam et bravé les périls pour assurer l’accès au palais présidentiel de son actuel locataire, Alassane Ouattara. Cinq ans et un mandat après, ils se sentent floués au profit de ceux qui sont vus en alliés de la 25è heure, arrivés au moment où les incertitudes s’étaient estompées et qui se retrouvent aux premières loges au moment du partage du gâteau. L’intelligence politique des pré-congrès du 27 au 30 avril 2017 est de constituer le moment cathartique propice à la tenue du congrès proprement dit, dans une atmosphère favorable aux débats sereins. Ils auront l’occasion, à défaut de solder les comptes, de faire le point d’un compagnonnage devenu encombrant avec le PDCI. L’événement du RDR coïncide avec un moment où le front social en ébullition impose des contraintes budgétaires à l’État et rendent élevé le prix da la paix sociale. Les exigences des mutins et les revendications des fonctionnaires qui se chiffrent tous à plusieurs centaines de milliards, obligent le pouvoir à mesurer sa générosité et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les militants mécontents.