La Côte d’Ivoire envisage se doter d’une École de guerre. Celle-ci sera construite dans la capitale politique, au pied de la basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro. Même si le mot « guerre » est de nature à inquiéter, il est bon de savoir qu’une école de guerre est le plus haut établissement de formation des officiers supérieurs des forces armées et des services de la Défense. Et ce projet répond à un besoin en officiers supérieurs de second degré et à la nécessité de s'adapter au nouveau contexte géostratégique, avec la montée des conflits asymétriques. Il s’agit de préparer les officiers des trois armées et de la gendarmerie à tenir des postes de direction. Jusqu’alors, ils étaient pour chacun d’entre eux affectés à une armée, terre, mer ou air ou gendarmerie, avec peu de connaissances sur les autres entités. Après leur passage à l’École de guerre, les officiers évolueront vers des postes interarmées ou GTIA (Groupement tactique interarmées), des états-majors internationaux ou des organismes interministériels. Un avenir prometteur pour l’armée ivoirienne, qui voit s’ouvrir devant elle un autre grand axe d’enseignement sur la stratégie militaire, la géopolitique, les organisations internationales, les évolutions de l’environnement, au sens le plus large. Classée 25ème armée africaine et 119ème au niveau mondial, l’armée ivoirienne, en pleine reconstruction, a besoin de ce genre d’établissement afin de se professionnaliser, alors qu’elle est traversée par des clivages et des clans politiques. Comme le dit l’adage, qui veut la paix prépare la guerre! Nous n’avons qu’à souhaiter que cette École de guerre, à l’image de celles que nous voyons en France et ailleurs, voit le jour et contribue rendre notre armée plus responsable, plus professionnelle, réellement apolitique et surtout au service de la République et non d’hommes ou de groupes partisans.
Ouakaltio OUATTARA