Le mot réconciliation est au bout de toutes les lèvres. Mais chacun y donne le contenu qu’il veut. De mémoire, les différents acteurs politiques n’ont jamais été aussi divisés à l’intérieur de leurs différentes chapelles. La coalition au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui bat de l’aile depuis plusieurs mois, a décidé de faire baisser la température. Rencontre au sommet entre les Présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, rendez-vous annoncé entre Guillaume Soro et chacune de ses personnalités... Des ballets diplomatiques s’annoncent, sans pour autant parvenir à décrisper le climat politique entre alliés, chacun ayant décidé de maintenir son agenda personnel et de jouer la carte du temps. Loin ou proche, le chrono pour 2020 continue de s’égrenner, et personne ne veut se laisser surprendre par cette échéance devenue l’unique point de repère. A l’heure actuelle, il est difficile de parier sur le fait que le Rassemblement des républicains (RDR) parviendra à taire ses querelles internes, comme l’a réussi le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Le paysage n’est pas plus reluisant du côté de l’opposition, qui avait pourtant connu un semblant de rapprochement à la veille des élections de 2015. Depuis, les différentes coalitions ont été enterrées. Faute de consensus, chaque parti évolue désormais seul. Le Front populaire ivoirien (FPI) attend toujours un signal de son président fondateur, l’ancien chef d’Etat, Laurent Ggagbo. Chacun milite pour que la réconciliation se fasse autour de son clan, et la récente sortie de Justin Katinan Koné, appelant à une « réconciliation autour de Sangaré », ne devrait pas apaiser Pascal Affi N’Guessan et ses partisans. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir, et tous gardent l’ultime espoir que les portes de La Haye s’ouvrent un jour pour leur mentor. En attendant, la réconciliation au sein des partis, les bons offices ne chôment pas.