Il n’est pas rare que des seconds couteaux du Rassemblement des républicains (RDR) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) s’attaquent à fleurets mouchetés, comme s’ils avaient pour mission de fragiliser le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Récemment, Joël N’Guessan et Maurice Guikahué, respectivement porte-parole du RDR et secrétaire exécutif du PDCI, ont échangé des gracieusetés prouvant que l’unité de façade avait des brèches à colmater au plus tôt, si l’on ne veut pas lancer des messages illisibles aux militants. Il n’est pas excessif de penser qu’ils disaient tout haut ce que leurs leaders murmuraient à huis clos. Est-ce le moment de l’ingratitude post-électorale après un compagnonnage gagnant depuis l’élection présidentielle de novembre 2010 ? Où est-ce la lassitude au sein d’un couple dont chaque membre se sent assez fort au point de vouloir faire cavalier seul? La réunification semble, pour l’instant, renvoyée aux calendes ivoiriennes. En fait, l’échéance de 2020 n’est pas étrangère à cette fébrilité que l’on note dans la classe politique du pays. Et les fissures ne sont pas que d’un seul côté. Au sein de l’opposition, la scission du Front populaire ivoirien (FPI) entre les idéalistes du « Gbagbo ou rien» et les réalistes qui veulent éviter la politique de la chaise vide, ont conduit à la débâcle électorale des législatives de décembre 2016. La gauche va-t-elle continuer de se déchirer ou enfin se convaincre que sa réussite passe par le fait de survivre au regard tutélaire de l’ex-président Gbagbo ? En ne perdant pas de vue que les partis politiques ont pour vocation de conquérir le pouvoir, et non de le bouder.
KHODO