Ceux qui avaient un œil du côté d’Adiaké ce week-end, on vu la ministre de l’Assainissement et de la salubrité, qui y était pour son opération « Grand ménage ». La énième du genre depuis ce matin du 3 décembre 2016 où Anne-Désirée Ouloto lançait pour la première fois cette action de grande envergure devant de nombreux sceptiques ou partisans de l’immobilisme. Deux ans et six mois, soit la moitié d’un quinquennat, qu’elle parcourt le pays sans relâche, son balai à la main, le mégaphone à la bouche pour les exhortations, invitations et parfois même sollicitations pour la propreté. À mi-parcours, il convient de faire un break et d’analyser les faits. A-t-on cessé de jeter les ordures dans les rues ? Les gares routières sont-elles devenues des endroits propres ? Le boulevard Nangui Abrogoua a-t-il été débarrassé de son légendaire désordre urbain ? Que disent les écologistes lorsqu’ils visitent le bassin versant du Gourou par temps pluvieux ?
Beaucoup d’interrogations, hélas, dont on préfère ignorer les réponses. Si, pour de nombreuses actions gouvernementales, le manque de volonté politique a contribué à enterrer certaines mesures dès lendemain de leur adoption, ici, on peut au contraire louer toute la persévérance de « Maman Bulldozer ». En temps de pluie comme en saison sèche, elle n’a pas cessé de prêcher. Les points focaux ont été installés partout où il était possible d’en mettre. La campagne médiatique n’a pas lésiné sur les moyens. Mais pourquoi donc ce frémissement, annonciateur d’un renouveau certain, n’apparait-il pas dans nos pratiques ? Tout au long de la campagne, les autorités n’ont eu de cesse de citer les exemples du Ghana et du Rwanda. Peut-être a-t-on tendance à oublier que si ces pays se sont inscrits sur la voie de la propreté durable, c’est grâce à un état d’esprit : la tolérance zéro, la rigueur, la répression. Ce n’est qu’une question d’ordures, dira-t-on, mais c’est avant tout une question de santé.
Raphaël TANOH
JDF TV
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