Ils ont tous baissé le ton d’un cran, sans que cela ne soit synonyme d’un abandon des ambitions à quelque deux petites années de l’échéance de 2020. Les élections locales qui pointent à l’horizon sont, au-delà des querelles politiques, une occasion pour les différents leaders de la coalition au pouvoir (RHDP) dont les ambitions sont contrariées, de pousser dans la pénombre ceux sur qui ils pourront compter dans les années à venir. La tâche ne s’annonce pas facile pour les futurs candidats aux élections locales, qui hésiteront à s’afficher avec certains leaders, de peur de leur candidature rejetée par la direction de leur parti. Cela n’occultera pas non plus les batailles internes à la veille de ces élections, qui arrivent à un moment où tous les partis battent le rappel des troupes et font des clins d’œil aux militants ayant pris des distances avec la direction. Le calme précaire qui règne au sein de l’alliance au pouvoir mettra à coup sûr à rude épreuve la nouvelle direction, censée sauver les meubles.
En face, l’opposition, qui n’a su tirer le meilleur des vives tensions au sein du RHDP, est toujours confrontée aux contradictions qui la handicapent. L’horizon 2018 n’est pas plus éclairci que celui des années antérieures, donnant des arguments au pouvoir pour se projeter vers un avenir radieux. Cela transparait d’ailleurs dans le discours de ses leaders quand ils parlent d’alternance et ne font allusion qu’à un changement « au sein de l’alliance ». L’avenir de l’opposition réside pourtant dans l’instauration d’une alliance forte, comme l’a été par le passé le RHDP. Les militants, qui attendent sûrement un surpassement de leurs leaders respectifs, se perdent en conjectures, tout en espérant, à défaut, que le RHDP vole en éclats. Même si cela devait arriver, il n’est pas certain que l’opposition puisse en tirer un large profit.
Ouakaltio OUATTARA
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