Par son vécu personnel et sa nouveauté dans les arcanes politiques, le 8è président de la 5è République française n'est pas un familier de l'Afrique. On l'a vu lors du débat l'ayant opposé à sa rivale du Front national, on s'est même demandé si les ani - mateurs de cette confrontation douloureuse, à vite oublier, et les nfinalistes de la course vers l'Ely - sée avaient un jour entendu parler de l’Afrique, ou s’ils connaissaient un continent de 54 États ayant des attaches historiques, écono - miques, culturelles, économiques et financières avec le pays qu’ils ambitionnaient de diriger. La fran - cophonie, le franc CFA, les inves - tissements français en Afrique, la présence de ressortissants, cela méritait au moins une halte, à dé - faut d’une messe. La virginité poli - tique du nouveau chef de l’État, son ignorance supposée des offi - cines « françafricaines », dans le sens péjoratif, son approche cou - rageuse de l’aventure colonisa - trice et ses intentions proclamées de faire les choses autrement sont une chance pour nous. En ce sens, son arrivée nous rassure car elle nous a préservé de la victoire de l’exclusion, du repli sur soi, des peurs injustifiées, des approxima - tions anti-religieuses et de lende - mains incertains pour nos compa - triotes de l’autre côté de l’océan. La France a montré qu’elle avait les ressorts pour rebondir face aux périls xénophobes pour empêcher les thèses arriérées de prospérer. Cela dit, il faut se garder de nour - rir des illusions quant à l’apport de Macron à l’Afrique. Il a été élu par les Français pour la France et doit défendre les intérêts de ses élec - teurs car, comme chacun le sait, les présidents n’ont pas d’amis, mais des États à diriger.