Après avoir boycotté l’élection du nouveau Président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, les députés des partis d’opposition ont également boycotté celle des Vice-présidents du bureau de la représentation nationale. Pomme de discorde, le nombre de sièges par groupe parlementaire. L’opposition n’étant pas d’accord avec le partage proposé par Amadou Soumahoro, le groupe parlementaire RHDP compose désormais à lui seul le bureau de l’Assemblée nationale. Là où l’opposition dénonce un non-respect des lois érigeant cette institution, les députés du RHDP estiment plutôt que les textes sont appliqués au mieux. Il est vrai que l’institution en elle-même n’est pas en crise, mais après deux batailles en moins de deux mois, l’avenir du fonctionnement du Parlement et des débats parlementaires s’annonce sous de sombres horizons. Mais cela ne doit et ne peut en aucun cas distraire les députés de leur fonction. Celle de débattre des questions qui touchent les populations. Une chose que les parlementaires, plus occupés à défendre leurs partis politiques, semblent avoir oublié.
La bonne nouvelle est que, même dominé par le RHDP, le Parlement n’est plus monocolore. Le peuple a donc le droit d’attendre de ses élus des débats sur de véritables sujets, qui le touchent directement. Et ce ne sont pas les sujets qui manquent. Il est attendu que représentation nationale ne se contente pas seulement d’expliquer les lois qu’elle adopte sur proposition sur gouvernement, mais d’avoir le courage de proposer et de défendre des projets de textes de lois inspirés des attentes des populations. Car, comme on le dit, les lois naissent du vécu des peuples. Les sons discordants au sein de cette institution doivent pouvoir être bénéfiques aux Ivoiriens, qui espèrent encore plus de démocratie et plus d’espace d’expression, car la consolidation de la démocratie passe avant tout par la prise en compte de leurs aspirations.
Ouakaltio Ouattara