La scène rap ivoirienne est en ébullition, secouée par une passe d’armes entre deux de ses figures phares : Himra, le « Roi de la Drill », et Didi B, chef de file de la Conspiration. Alors que leurs fans rivalisent d’ardeur sur les réseaux sociaux, comparant les deux artistes à coups de hashtags et de punchlines, ce clash commence à cristalliser les tensions au sein du mouvement musical ivoirien.
Himra, couronné meilleur artiste Rap Ivoire lors du Primud 2024, continue d’enchaîner les succès. Sa séance de dédicace à Yopougon pour son single Yorobo Drill Act 3 a attiré une foule immense, témoignant de son influence grandissante. En parallèle, il prépare son second concert live de l’année, prévu le 26 décembre au Parc des expositions d’Abidjan, après un premier spectacle retentissant au Palais de la Culture.
De son côté, Didi B, auteur de plusieurs hits qui résonnent bien au-delà des frontières ivoiriennes, reste un pilier incontesté du rap local. Mais la confrontation entre leurs univers musicaux et leurs visions artistiques, amplifiée par leurs supporters, menace de devenir un conflit destructeur.
Face à cette montée en pression, le journaliste et patron de presse André Silver Konan a lancé un appel à l’unité. Dans un message empreint de sagesse, il exhorte les deux rappeurs à éviter le piège des rivalités publiques, citant des exemples passés où ces oppositions n’ont profité ni aux artistes ni à leurs carrières.
Pour Konan, l’industrie musicale ivoirienne a besoin d’unité et non de divisions. À l’image de Josey et Roseline Layo, qui brillent chacune dans leur registre sans jamais céder aux comparaisons toxiques, Himra et Didi B ont l’opportunité de montrer qu’un respect mutuel peut faire avancer la culture rap ivoirienne.
L’enjeu dépasse le simple clash : il s’agit d’inspirer une génération en quête de modèles, en prônant la collaboration plutôt que la confrontation.
Siondenin Yacouba Soro