Les autorités vénézuéliennes ont dénoncé le mardi 30 avril une « tentative de coup d’État », peu après que l’opposant Juan Guaido soit apparu en compagnie d’hommes en uniforme dans un message vidéo où il appelle au départ du chef de l’État, Nicolas Maduro.
Engagé dans un bras-de-fer depuis trois mois avec le Président vénézuélien, Guaido a revendiqué le soutien de « soldats courageux » depuis une base militaire de Caracas.
« En ces instants, nous sommes en train d’affronter et de neutraliser un groupe réduit de traîtres au sein des effectifs militaires qui se sont positionnés sur l’échangeur d’Altamira pour promouvoir un coup d’État », a affirmé sur Twitter le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. Il a évoqué une « tentative » de coup d’État et accusé la « droite putschiste ». « Nous appelons le peuple à rester en alerte maximale pour, avec les glorieuses Forces armées nationales bolivariennes, défaire la tentative de coup d’État et préserver la paix », a-t-il ajouté.
Des coups de feu ont retenti à l'extérieur de la base aérienne de Caracas, où l'opposant Juan Guaido s'était rendu en début de matinée, ont rapporté des journalistes de Reuters. Des hommes en uniforme accompagnant l'opposant ont échangé des tirs avec des soldats soutenant Maduro.
Le numéro 2 du pouvoir vénézuélien, Diosdado Cabello, a appelé les partisans de Nicolas Maduro à un rassemblement au palais présidentiel de Miraflores, à Caracas.
Contre le coup d’État
Madrid a appelé à éviter « une effusion de sang ». « Nous appuyons un processus démocratique pacifique » et appelons « à la convocation immédiate d’élections », a déclaré devant la presse la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Celaa. Le Président bolivien Evo Morales a quant à lui, condamné la « tentative de coup d’État de la part de la droite soumise aux intérêts étrangers ». « Nous appelons les gouvernements d’Amérique latine à condamner le coup d’État et à empêcher que la violence ôte la vie à des innocents », a-t-il ajouté sur Twitter. Son homologue cubain, Manuel Diaz Canel, a lui aussi « rejeté le mouvement putschiste qui prétend remplir le pays de violence ».
Le Président colombien Ivan Duque, pour sa part, a appelé les militaires vénézuéliens à rejoindre M. Guaido. La Colombie a demandé une réunion d’urgence du Groupe de Lima, composé de 13 pays latino-américains et du Canada, pour statuer sur la crise en cours.
Boubacar Sidiki Haidara