Après la primaire qu’il a remportée haut la main, François Fillon sera investi candidat des Républicains à la présidentielle. Celui qui n’était que l’outsider, est devenu en un temps record le favori susceptible d’être le prochain locataire du palais de l’Élysée.
C'est une victoire de fond, bâtie sur des convictions », une « vague qui a brisé tous les scé- narios écrits d’avance ». Ces propos sont d’un François Fillon sous le coup de l’émotion à l’annonce de sa victoire avec 66,5% des suffrages à la primaire de la droite et du centre, le dimanche 27 novembre, face à Alain Juppé, pour- tant l’un des favoris du premier tour, qui n’a finalement remporté que 33,5% des voix. Une nette victoire qui fait de lui le champion du parti Les Républicains (LR) pour l’élection présidentielle de 2017. Même si à droite, d’autres candidatures sont attendues, comme celle de François Bayrou, soutien d’Alain Juppé, du député LR Henri Guaino ainsi que de Michelle-Alliot Marie, d’ores et déjà, nombreux sont les observateurs qui estiment que M. Fillon, député de Paris, a de bonnes chances d’être le prochain président français. Il fait figure de « bon candidat », comme l’a reconnu Marine Le Pen du Front national, qui sera l’un de ses principaux adversaires.
Rampe de lancement
En face, le parti socialiste au pouvoir semble loin d’être en ordre de bataille. Alors que le Premier ministre Manuel Valls a annoncé son éventuelle candidature, on ne sait toujours pas si François Hollande sera candidat à sa propre succession lors de la primaire prévue pour janvier 2017. Quelques candidatures ont cependant déjà été annoncées, comme celles d’Arnaud Montebourg, Gérard Filoche, François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias, Marie-Noëlle Lienemann et Benoît Hamon. François Fillon se trouve donc en position de force, alors qu’il n’était jusque-là qu’un « second couteau » au sein de son parti. Il sera probablement la cible, durant les mois à venir, d’une pluie de critiques venues de la gauche et du Front national, notamment pour son programme économique ultralibéral et sa ligne sociétale traditionnaliste. Il sera l’homme qu’il faut abattre à tout prix. Mais pour lui, la campagne de l’Élysée a déjà commencé.
Boubacar SANGARÉ