Gardiens de notre héritage culturel, les musées sont pourtant très peu connus des Ivoiriens. À la découverte d’un monde stimulant.
Réputé pour être le plus imposant de tous, le Musée de civilisation du Plateau, reste également le plus diversifié. Placé sous la coupe de Francis Tagro Gneléba, directeur des lieux, l’endroit renferme plusieurs statues. Parmi elles, les statues pilons Débélés. Des pièces spécifiques de la culture Sénoufo qui suscitent la convoitise et la curiosité des grands collectionneurs. Il faut noter également les statues Bagnon bété, le tabouret Akan, la statuette de la Reine Abla Pokou baoulé, la statuette de la Reine Côcô des Agnis. Le singe Baoulé Botoumbo qui a donné naissance à la danse Zouglou. Sans oublier, le Wao. Un masque de la connaissance que le président Félix Houphouët-Boigny a choisi pour être à l’entrée de l’Université. Des pièces qui attirent les visiteurs. Sur les 5 dernières années, selon Francis Tagro Gneléba, le musée a enregistré 50.742 visiteurs, dont 40 131 Ivoiriens. « Nous avons le devoir d’initier nos enfants depuis leur plus jeune âge à la fréquentation des musées. Aujourd’hui, quand bien même ils font le déplacement, nous sommes obligés d’imposer des tickets. 500 francs pour les adultes ivoiriens, 300 francs pour les étudiants et 100 francs pour les élèves », note le directeur général du musée.
Symboles
Le musée engrange une bonne partie de ses recettes grâce aux expositions. Près de 500 pièces de l’histoire des peuples ivoiriens sont exposées au musée national, à l’occasion de l’exposition, « Fiertés, symboles et éditions ». Une technique utilisée aujourd’hui par le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara d’Abobo, ouvert en 2020. Ici, il n’y a pas de statues. D’après Nathalie Varpley Meplon, directrice générale du musée que nous avons rencontrée, le business-Plan consiste à louer la salle aux expositions. « Un musée n’a pas vocation à gagner de l’argent, sinon à essayer d’équilibrer ses comptes », explique-t-elle. Les Abobolais visitent-ils leur musée ? Oui, selon elle. Les visites guidées pour les plus de 18 ans sont à 500 F. Des deux salles d’expositions à la salle de projection, la kyrielle d’œuvres photographiques et de vidéos qui figurent dans les rangs sont les œuvres d’artistes ivoiriens ou étrangers. Depuis son ouverture, le musée compte 30. 071 visiteurs.À Grand-Bassam, c’est différent. Le Musée national des costumes offre une tout autre palette. Ici, c’est le costume qui parle. Vêtus par les sculptures africaines, les vêtements étalent la richesse de la culture ivoirienne. Le pagne Kamadjê, chez les Gouros, le Wolosso, une tenue faite en fil de sac plastique avec des déchirures par endroits. Le kita, le Hamac du Roi en pays Akan, etc. Mais pour ces gardiens de notre culture, un accompagnement est vital pour ne pas tomber en ruines.
Raphaël TANOH