C’est un local discret à quelques dizaines de mètres du collège André Malraux, à la Riviera Cocody. Deux ans après son ouverture, Le Basquiat progresse doucement mais sûrement en réunissant dans cet espace original une communauté intéressée par l’art contemporain et notamment le street-art.
Baptisée ainsi en clin d’oeil à Jean-Michel Basquiat, célèbre peintre afro-américain qui fut l’un des premiers à utiliser l’espace urbain pour peindre, la galerie réserve son rez-de-chaussée aux expositions, tandis qu’à l’étage, un café baigné d’une lumière tamisée accueille le visiteur pour un autre moment d’esthétisme et de détente. «Jean-Michel Basquiat a eu un lien fort avec la Côte d’Ivoire. Il s’est rendu à Assinie et Korhogo en 1986-1987, dans une démarche de reconnexion avec la terre mère africaine », rappelle Jacob Bleu, fondateur de cet espace. Si la galerie n’expose aucune des oeuvres de l’artiste américain, elle lui rend hommage à sa manière en exposant des artistes de Côte d’Ivoire et d’ailleurs qui utilisent la rue comme support de leur art. Depuis sa création, Le Basquiat attire un public varié. « On est étonnés de voir à quel point nous sommes connus dans la ville. Toutes les classes sociales s’y intéressent, et des visiteurs en vacances à Abidjan viennent s’arrêter ici en disant qu’ils ont entendu parler de nous », s’exclame Azi Oyourou, manager du local. La raison d’un tel succès ? « On organise souvent des événements, des séances de dédicaces, des projections de films ou des séances de contes pour faire venir des gens qui découvrent l’art contemporain par la même occasion », explique-t-elle. Et l’été s’annonce chargé, du côté de Cocody. Au programme de la galerie, une soirée slam le vendredi 17 juin, une exposition de 100 portraits de Bernard Dadié en juillet, et en aoûtseptembre, une collaboration avec les jeunes talents ivoiriens issus des Beaux-arts.