Le N’Ko : L’alphabet africain vulgarisé en Côte d’Ivoire

Crée par Solomana Kanté en avril 1949 pour transcrire les langues mandingues d’Afrique de l’Ouest, l’alphabet N’Ko, « je dis » en langue bambara, est méconnu des Ivoiriens. 71 ans après, il va mieux être promu et vulgarisé.

L’Afrique regorge de richesses culturelles bien souvent méconnues par ses fils et filles. Si l’alphabet bété, crée par le dessinateur et poète ivoirien Frédéric Bruly Bouabré est toujours dans les oubliettes, totalement méconnu de la jeune génération, c’est aussi le cas pour le N’Ko. Cet alphabet ouest-africain inventé en avril 1949 par Solomana Kanté est un système de transcription des langues mandingues. S’il est connu et même enseigné en Guinée et au Mali, ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire, où bon nombre ignorent son existence. 71 ans après, il s’agit de le mettre au goût du jour et de le vulgariser afin d’en faire une écriture connue et utilisée dans le monde entier.

Vulgarisation « L’alphabet N’Ko comprend 27 lettres, 20 consonnes et 7 voyelles, avec huit signes pour marquer les tons. À l’inverse de l’écriture française, qui se lit de gauche à droite, le sens de lecture du N’Ko est de la droite vers la gauche », explique l’un ses promoteurs, Bakari Diarra. « En Côte d’Ivoire, l’on ne s’intéresse pas à cela. Il est même reproché l’absence de représentants ivoiriens dans les débats au plan international organisés sur l’abécédaire N’Ko », ajoute-t-il. Crée à Bingerville, selon M. Diarra, cet alphabet est seulement enseigné dans certaines écoles coraniques du pays et étudié dans certaines universités en Europe. La Côte d’Ivoire, sa terre natale, est toujours la dernière de la classe en termes de vulgarisation, malgré un fonds documentaire comptant 33 000 vocabulaires en langue madinka (la plus commerciale et la plus parlée dans nombre de pays en Afrique de l’Ouest), des dictionnaires et des livres d’histoire. Il existe même des librairies spécialement dédiées à la vente d’ouvrages faisant la promotion de cette écriture. « Nous nous battons pour promouvoir l’écriture N’Ko. Mais ce que nous voulons, c’est que la Côte d’Ivoire et les États africains s’intéressent davantage à cet alphabet. Qu’il soit introduit dans les programmes scolaires et enseigné dans les écoles, du primaire à l’université. Cela pourra motiver la nouvelle génération africaine à apprendre l’écriture N’Ko, à écrire et parler aisément ses langues et à bénéficier de ses bienfaits. Cela permettra à notre écriture de gagner sa place auprès des autres alphabets sur l’échiquier international », souhaite Bakari Diarra.

Anthony NIAMKE

 

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