Raoul Youadé est le réalisateur du film « Alias Godmouth », projeté lors de la 8ème édition de Ciné Droit Libre, qui prend fin ce samedi 19 novembre. Une occasion de faire un gros plan sur ce film presque censuré.
Avec le thème de cette édition de Ciné Droit Libre, « Droit de vivre : luttons contre l’extrémisme violent et l’immigration clandestine », on pouvait tout dire sans rien craindre», affirme Raoul Youadé, le réalisateur ivoirien de d’« Alias Godmouth », le messager, en français. À 41 ans, ce rappeur, transitaire de formation reconverti dans le cinéma, rêve de voir la jeunesse africaine en gé- néral, et ivoirienne en particulier, changer de mentalité vis-à-vis des politiques.
Un film engagé
L’histoire se passe en l’an 2220, où un groupe de rap a été interdit de concert et de sortie d’album pour ses textes violents. Le leader du groupe sera finalement mis aux arrêts pour incitation à la violence et corruption de la jeunesse. Lorsqu’il sort de prison, 5 ans après, il décide de changer de combat. Sa cible : la classe politique. Ce court-métrage de 29 mn, est un message d’engagement, nous dit son réalisateur. « Quand tu crois à une idée, il faut te battre pour cela. Je suis Ivoirien et Africain. Et, j’ai décidé de faire ce film parce que j’ai constaté qu’il n’y a pas de démocratie en Afrique, et encore moins dans mon pays la Côte d’Ivoire », lâchet-il, amère.
Parcours difficile
Cette production, dont le coût est estimé à 600 000 francs CFA, subit aujourd’hui les conséquences de son engagement. À l’en croire, « Alias Godmouth » s’est vu refuser plusieurs projections, ici comme ailleurs, compte tenu du thème abordé. Débutée début 2015, cette production a connu des fortunes diverses, jusqu’à sa sortie officielle en novembre 2016. « Ciné droit libre était la seule opportunité pour moi de faire ma projection, le meilleur canevas pour diffuser mon film ». Une situation difficile que vit ce jeune réalisateur, qui espère que son œuvre sera vue par les dirigeants et aura un écho favorable auprès de toutes les jeunesses africaines.
Anthony NIAMKÉ