Élevée il y a quelques jours au grade de Chevalier de l’ordre des Arts et des lettres de la République française, la passionnée d’art Simone Guirandou a inscrit son nom au Panthéon de la culture africaine. Portrait d’une académicienne et historienne figure de proue de la promotion des arts contemporains.
« Vous êtes le symbole d’une Côte d’Ivoire de culture, de valeurs, d’ouverture au monde. C’est pourquoi je vous adresse avec une très grande fierté et beaucoup de joie, les hommages de la République française, qui honore une grande dame qui est au service d’une grande cause : celle de l’art », disait l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Gilles Huberson, en décorant la célèbre galeriste ivoirienne Mme Simone Guirandou N’Diaye. Une reconnaissance qui vient récompenser ses années de dur labeur au service de la culture et des arts, surtout des arts contemporains.
L’art dans l’âme Son amour pour l’art et la culture ne date pas d’aujourd’hui. Simone Guirandou, depuis plus de trente ans, s’est dévouée corps et âme à ce qui est pour elle une passion innée. Son parcours académique en est un témoignage. Ses diplômes en Histoire et théorie de l’art et en Linguistique appliquée, obtenus à l’Université d’Ottawa, au Canada, en poche, elle enseigne à l’Institut national des arts de Côte d’Ivoire (INA), devenu aujourd’hui l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC). Mais sa passion effrénée pour les arts va l’amener à entamer une carrière de galeriste en 1985, avec l’ouverture de sa première galerie, « Arts Pluriels ». Après 25 années d’activités artistiques, Simone Guirandou décide en 2011 de les consigner dans un livre, « Les cinq continents à la Galerie des Arts pluriels ». Un livre dans lequel elle présente les artistes nationaux et internationaux qu’elle a exposés. Jouissant d’une renommée internationale, elle sera à plusieurs reprises invitée à la Biennale de l’Art contemporain de Dakar, puis organisera en 1999 à Abidjan la 2ème édition des Lignes artistiques de la CEDEAO sur la culture, l’intégration et l’environnement. Membre de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD) et de l’Association internationale des critiques d’art, elle s’est vue confier en 2011 par le gouvernement ivoirien le Commissariat général et l’organisation de la première édition du Salon international des arts plastiques d’Abidjan (SIAPA). Son rôle dans la vulgarisation, à travers l’enseignement en sa qualité d’historienne de l’art, et la promotion, à travers ses expositions en qualité de galeriste font d’elle aujourd’hui une figure emblématique de la promotion des arts contemporains.
Anthony NIAMKE