« Un rêve presqu'impossible » et « Ferlah ou le dernier maillon de la chaine » sont les deux dernières productions littéraires de l’écrivaine ivoirienne Anzata Ouattara. Dans cette interview, elle nous présente ces deux ouvrages et revient sur le succès de « Les coups de la vie ».
Comment se comportent vos deux derniers ouvrages sur le marché ?
Ces deux œuvres sont sorties en octobre dernier et elles se comportent super bien sur le marché. Je suis satisfaite et j’ai de bons retours.
De quoi s'agit-il exactement dans ces deux ouvrages et quels sont les messages véhiculés vers les lecteurs ?
Pour « Un rêve presqu’impossible », il s’agit de l’histoire d’une jeune fille qui vivait à la Sicogi. Très tôt elle a perdu son père et ce n’était pas évident pour elle de continuer ses études, vu que les moyens manquaient. Elle a donc décidé de travailler pour payer ses cours. Et, comme elle avait un talent d’artiste chanteuse, elle a décidé de le mettre en avant. Au fil du temps, elle est tombée amoureuse de quelqu’un qui souhaitait qu’elle abandonne sa passion (la musique) pour lui. Chose qu’elle a refusé, car elle s’est dit qu’elle devait aller au bout de ses ambitions.
En ce qui concerne « Ferlah ou le dernier maillon de la chaîne », c’est une histoire qui retrace un peu la tradition sénoufo. Celle d’un roi qui souhaitait assurer sa descendance et avait trois fils qui ne lui donnaient pas de petits-enfants. Il a donc consulté les oracles, parce que son peuple commençait à jaser. Les oracles lui ont fait savoir que celle qui pouvait perpétuer sa lignée se trouvait à mille lieux de là où il se trouvait. Quand on sait que le peuple sénoufo est très conservateur, le roi a eu du mal à intégrer ce fait. Mais comme c’était la seule solution, il est allé très loin à la recherche de cette jeune fille, qui était très belle. Finalement il est revenu avec elle et elle a pu donner un enfant à son fils, en mourant lors de l’accouchement. C’est là que débute l’histoire.
Vous êtes auteure de six tomes des "Coups de la vie", aujourd'hui adaptés au cinéma en série et diffusés sur les antennes de la chaîne A+ Ivoire. Est-ce pour vous l'aboutissement d'un travail de longue haleine ?
Pour moi, c’est effectivement cela. L’aventure des « Coups de la vie » a commencé en 2004, avec « Go Magazine » et c’est l’accomplissement d’un rêve. Déjà, à l’origine, l’idée était de faire de ces petites histoires du quotidien un film. Et le canal que j’ai eu pour m’exprimer était ce magazine. Donc, aujourd’hui, je peux dire qu’avec l’adaptation au cinéma mon rêve vient de se réaliser. Je suis vraiment satisfaite, parce que l’engouement est aussi fort que pour mes romans.
Journaliste de formation, aujourd'hui vous faite partie de la famille des écrivains ivoiriens. Comment avez-vous fait pour vous imposer dans ce milieu, très sélectif ?
La famille des écrivains de Côte d’Ivoire, je l’avoue, est un milieu très fermé. Comme j’ai pour habitude de le dire, je n’ai vraiment pas rêvé d’être journaliste ou écrivaine. Je suis commerciale à la base. J’ai fait une formation de déléguée médicale et c’est lorsque je suis arrivé à « Go Magazine » que mon amour pour l’écriture est né. Mais j’aimais lire. J’ai proposé cette rubrique, qui est devenue plus tard la rubrique-phare du journal et les lecteurs eux-mêmes m’ont demandé que les petites histoires qu’ils lisaient dans le journal soient compilées. Nous avons attendu cinq ans qu’il y ait suffisamment de matière avant de publier le tome 1 des « Coups de la vie ». C’est un besoin du public que nous avons comblé et je pense que l’originalité de mes histoires est que ce sont des faits que nous vivons au quotidien. C’est aussi avec simplicité que je les raconte. Les émotions que j’arrive à transmettre au public ont fait le succès des différents tomes des « Coups de la vie ».
Interview réalisée par Anthony NIAMKE