La communauté N’Zima commémorera sa traditionnelle fête de l’Abissa du 6 au 20 novembre prochain, dans la cité balnéaire de grand-Bassam, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
À trois jours du démarrage des festivités de l’Abissa, l’un des événements majeurs de la culture ivoi- rienne, l’ambiance est aux préparatifs à Grand-Bassam, où les familles s’activent pour ce grand rendez-vous culturel.
Traditions conservées
Pour les N’zima Kôtôkô, regroupés au sein de sept familles (Adahonlin, Alonwomba, Azanwulé, Mafolé, Ndjuafou, Ezohilé et Nvavilé), l’Abissa est l’occasion annuelle de dénoncer les tares de la société, critiquer publiquement le souverain et sa cour, se confesser, et demander pardon pour toutes les actions blâmables commises au cours de l’année. Ces pratiques visent à maintenir un équilibre social entre ces familles, toutes unies autour de Nanan Tanoe Amon, roi des N’zima Kôtôkô, et du tam-tam parleur appelé Edo-N’Gbolê. Comme chaque année, l’Abissa débutera par le « Siédou », ou la retraite de l’Edo-N’Gbolé. Elle est marquée par la semaine dite silencieuse, période de préparation, de méditation et d’introspection. Suivront les journées dédiées aux différentes couches de la société, notamment à travers des formations pratiques sur la culture N’Zima. Enfin, la cérémonie de purification du peuple et la présentation des vœux, en d’autres termes, l’ « Ewoudole » et le «Bouakezo».
Entre conjuration et business
Le thème retenu pour l’édition 2016 est « Abissa, danse de conjuration des calamités et de célébration de la vie ». Selon le président de l’Association Abissa, Jean-Baptiste Amichia, l’idée est de conjurer l’attaque terroriste contre Grand-Bassam survenue le dimanche 13 mars dernier et ayant occasionné 19 morts. Pour ce faire, une cérémonie de libation sera organisée afin de demander aux mânes de purifier cette terre souillée. Mais l’Abissa, c’est aussi l’occasion pour le peuple N’Zima de faire montre de son savoir-faire culturel. Aussi, pour ces deux semaines festives, environ 10.000 visiteurs sont attendus. Une aubaine pour les opérateurs économiques de la cité.
Anthony NIAMkÉ