La communauté des Boni vivant en Guyane sera en Côte d’Ivoire du 21 au 26 avril prochain, dans le cadre du projet la Route de l’esclave initié par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
Comme une tache indélébile, l’esclavage demeure pour l’Afrique le pire cauchemar de son existence et a marqué dans les mémoires collectives. L'UNESCO a donc décidé de briser le silence sur ce fait, qui a impliqué tous les continents et provoqué des bouleversements considérables qui ont modelé nos sociétés modernes. C’est en 1994 que va naître le projet de la Route de l’esclave, grâce aux efforts du Bénin et d’Haïti, portés par l’institution onusienne. Ce projet veut reconstituer tous les aspects de l’histoire douloureuse de la mise en esclavage des Africains, pour en éviter le retour et faciliter le dialogue entre les continents et les peuples qui en ont été les bénéficiaires et les victimes. En Côte d’Ivoire ce projet a été lancé le 5 juillet 2017 dans le village de « Kanga Nianzè » (Tiassalé), qui signifie « le dernier bain de purification » avant l’embarquement des esclaves pour les Amériques.
Retour aux sources Groupe ethnique de la Guyane française, la communauté Boni est issue de descendant d’esclaves africains. Selon les recherches scientifiques menées et les multiples questionnements de l’histoire, l’origine de ce peuple renvoit directement à la Côte d’Ivoire. C’est ce qui justifie le séjour de ce peuple en terre ivoirienne, un séjour qui se tiendra du 21 au 26 avril prochain, avec un programme bien chargé. « Le séjour des Boni en Côte d’Ivoire sera nourri d’un temps de visite à Kanga Nianzè, qui aurait servi d’escale aux déportés dans le département de Tiassalé. Ils se rendront par la suite à Cap Lahou (Grand Lahou), un lieu dédié à l’époque, puis à Aboisso, qui s’offre comme une zone emblématique, avant de poursuivre leur circuit dans la ville historique de Grand Bassam », a expliqué le ministre ivoirien de la Culture et de la francophonie, Maurice Bandaman. Pour le journaliste écrivain ivoirien vivant en Martinique Serge Bilé, qui a consacré un bon nombre de ses écrits à la communauté des Boni, cet évènement, à la fois culturel, scientifique et touristique, a pour but de rapprocher la Côte d’Ivoire de nos frères des Antilles. La délégation des Boni sera conduite par l’un de ses fils, député de Guyane, et d’autres personnalités, notamment des artistes, dont le plus grand peintre de cette communauté, qui animera un atelier à l’Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (INSAAC).
Anthony NIAMKE