Ouverte le 16 octobre, la 27ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) va refermer ses portes ce samedi 23 octobre 2021 avec la proclamation de l’Étalon d’Or du Yennega. « La nuit des rois » de Philippe Lacôte est le seul film ivoirien en lice pour décrocher ce Grand Prix, qui échappe à la Côte d’Ivoire depuis « Au nom du Christ », de Roger Gnoan M’Bala, en 1993.
La 27ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou a démarré le week-end dernier. Sur 1 132 films inscrits, seulement 239 ont été sélectionnés dans huit catégories, dont la fiction, le documentaire, l’animation, le court-métrage, le long métrage, les films d’école et les séries TV. Dans la liste définitive, 17 longs métrages de fiction sont en compétition. Parmi eux, la seule production cinématographique ivoirienne, « La nuit des rois » du réalisateur Philippe Lacôte. Le prestigieux trophée est convoité par la Côte d’Ivoire depuis 1993, date du dernier sacre avec le film « Au nom du Christ » de Roger Gnoan M’Bala.
Pole position « La nuit des rois » se déroule à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), l’une des plus surpeuplées d’Afrique de l’Ouest. Vieillissant et malade, Barbe Noire est un caïd de plus en plus contesté. Pour conserver son pouvoir, il renoue avec la tradition du « Roman », un rituel qui consiste à obliger un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit. Un jeune pickpocket est désigné. « Roman » ne sait pas raconter mais est hanté par une histoire, celle du chef « microbe » Zama King. Ce film a déjà glané des lauriers dans les festivals de Toronto et de Chicago et a sélectionné pour la Mostra de Venise. Pour les critiques, il respecte toutes les normes cinématographiques et se présente comme un sérieux prétendant au Graal. Au FESPACO 2015, Philippe Lacôte avait remporté le Prix spécial Félix Houphouët-Boigny décerné par le Conseil de l’Entente avec son film « Run ». A ce jour, la Côte d’Ivoire ne compte que deux Étalons, le premier remporté en 1981 avec le film « Djéli » de Fadika Kramo-Laciné et le second en 2011 par « Le mec idéal » d’Owell Brown, qui avait remporté l’Étalon de Bronze. Cette année, la Côte d’Ivoire entend ramener le grand prix sur ses terres pour célébrer son cinéma, qui depuis quelques années a décidé de quitter sa léthargie pour aller à la conquête de l’Afrique et du monde.
Anthony NIAMKE