C’est le samedi 20 novembre prochain du côté du palais de la culture de Treichville que Natacha Flora Sonloué, plus connue sous le nom artistique de Nash ou encore la Go cracra du Djassa, va célébrer ses 20 ans de carrière musicale. Entre préparatif de cet évènement et séance de répétition, JDA a pu s’entretenir avec cette ambassadrice de l’UNICEF qui continue de promouvoir l’argot ivoirien, le nouchi.
Pour la célébration de tes 20 ans de carrière, à quoi devons-nous nous attendre ?
Pour mes 20 ans de carrière, il y aura un grand concert, un spectacle inédit pour commémorer toutes ces années au service de la musique ivoirienne. Cette célébration coïncide en même temps avec la célébration de la Journée mondiale de l’Enfant et mon anniversaire de naissance. Ça sera donc deux heures de concert live. On sera aussi avec des associations, des ONG et des enfants.
20 ans de carrière dans la musique, quel peut être ton bilan ?
Mon bilan est positif, même si je reconnais qu’il y a eu des moments de lutte, de souffrance, de déception, de tristesse. Des moments de joie, j’en ai connu également. Même quand je dis aux gens que je totalise 20 ans de carrière, ils ont du mal à me croire parce que Dieu m’a préservé de beaucoup de choses.
Quels ont été tes pires moments au cours de ta carrière musicale ?
Mes pires moments ont été le décès de ma mère, ainsi que celui de Papa Wemba lors du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), l’échec de la deuxième édition de mon festival qui m'a valu une dépression de deux ans. Et aussi mes 17 ans de carrière, où j'ai failli me donner la mort.
Ambassadrice de l’Unicef depuis quelques années, comment se passe ta mission au niveau des enfants de la rue ?
En tant qu'Ambassadrice de UNICEF tout se passe bien et je peux dire que je me sens bien dans ce rôle qui m’a été assigné. Je mène ma mission pour les enfants avec beaucoup de passion et de joie. Grâce au travail de mon association « 2N PROD » à travers mon festival Hip Hop Enjaillement avec UNICEF, le Ministère de l'enfance, le gouvernement plusieurs enfant de la rue ont regagné leurs familles pour certains, d'autres ont pu être recueillis dans des centres sociaux, beaucoup ont repris goût à la vie. Ces enfants se sentent considérés et aimés. Mais un gros boulot reste encore à faire pour leur réinsertion.
Pensez-vous réellement que tes messages en nouchi trouvent écho favorable ?
Effectivement, mes messages passent et son très bien perçus. Et cela se justifie par les différents messages d'encouragements que je reçois chaque jour et du résultat sur le terrain. Les témoignages sont légion. Beaucoup de jeunes défavorisés se sentent concernés par mes messages en nouchi. J'aide même des universitaires, des étudiants à soutenir leur thèse sur le Nouchi. Ils viennent souvent des quatre coins du monde pour travailler sur ce langage.
Interview réalisée par Anthony NIAMKE