Depuis quelques années, divers évènements autour du jazz ont vu le jour à Abidjan. Si cette musique était considérée comme élitiste et réservée aux personnes d’un certain âge, aujourd’hui, l’objectif est de la démocratiser et de la rendre accessible à tous.
« Ivoire Jazz Night », « Émoi du Jazz », « Abidjan Jazz by BICICI », « Abidjan Jazz Festival » et bien d’autres, l’analyse de l’écosystème musical permet de voir que le jazz s’installe progressivement dans les habitudes des mélomanes et que la capitale économique ivoirienne semble devenir petit à petit incontournable pour ce genre musical originaire du Sud des États-Unis, né à la fin du 19ème siècle dans les communautés afro-américaines. Aujourd’hui, la tendance est de le démocratiser pour permettre à toutes les franges de la population le découvrir et de briser les barrières autour, pour le bonheur de la culture ivoirienne.
En promotion S’il a connu ses moments de gloire entre 1960 et 1980 à Abidjan, le jazz s’est essoufflé et les héritiers n’ont pas repris le flambeau, se contentant depuis de faire danser les milieux huppés et de faire le bonheur des personnes âgées, plus disposées, dit-on, à écouter et à apprécier ce mélange musical au croisement du blues, du ragtime et de la musique classique. Aujourd’hui, différents acteurs de cette musique essaient de la rapprocher du grand public et de favoriser l’engouement par l’organisation de festivals et d’autres grands évènements autour du jazz. « Depuis fort longtemps Abidjan est une plateforme du jazz. Justement, nous œuvrons pour son expansion, nous voulons que le jazz se développe ici et nous sommes en train d’y arriver », a confié à JDA l’ex Directrice du Music’All, Vice-présidente de l’association Abijazz, Marie-Hélène Costa. Une démocratisation de cette musique qui est également le cheval de bataille de Marie Stella Gadeau, fille de feu le jazzman Dez Gad, Commissaire général du Festival International de Jazz Émoi du Jazz by Dez Gad, dont la 8ème édition se tiendra du 1er au 5 mai prochain. Elle, qui a décidé de poursuivre l’œuvre de son géniteur, milite depuis des années afin que le jazz soit une attraction pour tous les Ivoiriens, sans distinction de classe sociale. Des ambitions qui trouvent de plus en plus d’écho auprès des personnes du troisième âge, mais ne semblent pas encore convaincre les jeunes générations, qui voient le jazz comme une musique ancienne, presque démodée. La relève a donc encore du chemin à faire pour amener les spécialistes à jouer devant un public « jeune ».
Anthony NIAMKE