Le Centre technique des arts appliqués (CTAA) de Bingerville, a servi de cadre, le mardi 20 mars 2018, pour le lancement et l’information sur le projet « La collection fantôme ». Cet évènement marquait par ricochet, le lancement officiel de ce projet de grande envergure dans les écoles et universités de Côte d’Ivoire, qui a pour thématique nationale de travail : « Non à la culture du Vide ».
En effet, « La collection fantôme » qui est un projet culturel multiforme, est un ensemble de réponses artistiques aux questionnements que soulèvent le phénomène du trafic illicite des biens culturels dont le musée des civilisations a été victime pendant la crise post-électorale qu’a connu le pays en 2011. Et ce projet qui porte le terme « Fantôme », répond donc à l’absence des objets volés par l’imaginaire, et construit des réponses pour appuyer de manière positive et constructive les réflexions menées par les institutions scolaires et culturelles sur le pillage des biens et la place des musées en Afrique.
S’exprimant en présence du représentant du Ministre de la culture et de la Francophonie, M. Fernand Sekongo, par ailleurs Conseiller technique chargé du patrimoine et des porteurs du projet dont la « La fondation TAPA » et l’Association « L’Art(sans)frique », la directrice du musée des civilisations de Côte d’Ivoire, Mme Silvie Mémel Kassi, a invité toutes les écoles et universités du pays à s’approprier ce projet qui relève de la question du patrimoine culturel ivoirien. « Nous pensons qu’il est loisible d’aller à la rencontre de toutes les sensibilités à travers la création et l’imaginaire. Élèves, étudiants, enseignants, chercheurs peuvent nous aider à populariser ce projet », indique-t-elle.
Selon Mme Kassi, se sont 121 pièces du musée qui ont été dérobés, dont des œuvres majeurs qui comprenaient 35 pendentifs en or du Président Félix Houphouët Boigny, pour un coût estimé à plus de trois milliards de franc CFA.
« Nous n’avons pas le droit de fermer la porte de cette connaissance volée à la postérité ivoirienne et partant des peuples africains. Cela constitue un véritable drame et c’est pourquoi, nous refusons de laisser ainsi mourir deux fois ces pièces rares », lance la directrice.
Anthony NIAMKE