La préservation du patrimoine documentaire et de la précarité de son accès dans les différentes régions du monde est une problématique majeure pour l’Unesco. À travers son programme « Mémoire du monde », l’institution entend les sauvegarder et la Côte d’Ivoire ne compte pas rester en marge.
Initié en 1992 par l’institution onusienne qu’est l’Unesco, le programme « Mémoire du monde » vise à préserver et à sauvegarder le patrimoine documentaire des différents pays du monde. Et ce dans un contexte où d’importantes collections ont souffert de dommages divers (pillages, dispersions, trafics illicites, destruction de centres de conservation, etc.) qui ont contribué à mettre fortement ce patrimoine en péril. Pourtant, ce patrimoine documentaire est dans le monde entier la mémoire, documentée, des peuples et des nations.
Sauvegarde Pour la Côte d’Ivoire, selon le Président du Comité national ivoirien Mémoire du Monde, Justin Séa, par ailleurs conservateur d’archives, l’essentiel de son histoire et de celle de ses différents peuples sont contenus notamment dans des archives vieilles de plusieurs années, dans des livres présents dans des bibliothèques et dans des musées et autres lieux de conservation et se détériorent sous le poids des années. « Les archives à sauvegarder ne sont pas seulement des documents physiques (papiers, livres, …). Il y a également des documents audiovisuels, qui se trouvent sur des supports sensibles et on pérennes comme des disquettes, des cassettes vidéos ou des bandes cinématographiques », explique M. Séa. Le projet de construction du Centre régional africain Mémoire du Monde à Abidjan, décidé par l’Unesco lors de sa 39ème session à Paris, tenue du 30 octobre au 14 novembre 2017, apportera un souffle nouveau aux différents pans de l’histoire culturelle de la Côte d’Ivoire. Selon Justin Séa, ce centre, qui sera entièrement numérisé, hébergera les archives les plus authentiques de l’histoire de la Côte d’Ivoire et de celles des pays d’Afrique et permettra une plus grande accessibilité aux Ivoiriens (entreprises, écoles, universités, centres de recherches, …), à l’Afrique et au reste du monde. Avec l’adhésion de la Côte d’Ivoire à ce programme de l’Unesco et le lancement effectif des activités de la représentation ivoirienne de ce Comité, le 13 décembre dernier, c’est une ère nouvelle qui s’ouvre pour la culture ivoirienne. Déjà, en avril prochain, se tiendra le premier atelier régional dédié aux archives historiques de la Côte d’Ivoire, en partage avec les huit ex-colonies de l’Afrique occidentale française (AOF), se trouvant à Dakar et à Aix-en-Provence (France), toujours dans la dynamique de la préservation du patrimoine documentaire africain.
Anthony NIAMKE