L’Abissa 2016 a connu son apothéose le dimanche 20 novembre dernier.Les N’Zima Kotoko, fondateurs de la cité, première capitale du pays, se sont retrouvés pour conjurer le mauvais sort et se projeter dans une nouvelle année.
Ils étaient plus de 15 000 visiteurs à avoir fait le déplacement au quartier France, fief des N’Zima Kotoko, pour la célébration du premier Abissa après les attentats terroristes du 13 mars 2016 qui ont endeuillé la cité balnéaire de Grand-Bassam. Pour cette édition, sous le thème « Abissa danse de conjuration des calamités et de célébration de la vie», certains visiteurs sont venus de très loin. « C’est notre façon à nous d’être solidaires de cette ville et des victimes», a affirmé avec compassion le couple Tristan, venu spécialement du Portugal.
La peur vaincue
« La peur est certes un grand sentiment, mais elle ne doit pas nous paralyser. Il est important de reconnaître les valeurs que nous possédons de nos traditions », a affirmé le président du Comité d’organisation, Jean-Baptiste Amichia, qui a tenu à ce que cette édition. À l’occasion de la célébration du passage au nouvel an pour le peuple N’Zima, l’accent a été mis sur l’exorcisation du mauvais sort. C’est pourquoi, dans la nuit du 19 au 20 novembre, des rituels de lustration ont permis de purifier la terre de GrandBassam, souillée par le sang des victimes tombées sous les balles des djihadistes. Cette cérémonie a été ouverte au grand public pour la première fois, contrairement à la tradition. Selon le cinéaste Roger Gnoan M’Balla, membre de la cour royale, c’était l’élément final pour rassurer tout le monde.
Tous pour Grand-Bassam
Pour les organisateurs, cette édition aura été l’une des plus belles, au vu de la mobilisation autour de l’évènement. Ce fut une occasion pour vendre la destination Côte d’Ivoire et rassurer les uns et les autres quant à la sécurité qui y règne. À preuve, commerces et autres réceptifs hôteliers ont saisi cette opportunité pour relancer leurs activités, au ralenti depuis des mois.
Anthony NIAMKÉ