La Biennale du cinéma africain, le FESPACO, va se tenir du 23 février au 3 mars 2019 au pays des hommes intègres. Cette 26ème édition marque le cinquantenaire de ce festival, avec une seule production ivoirienne.
1969 – 2019, cela fait exactement 50 ans que le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) offre sa tribune à la diffusion de toutes les œuvres du cinéma africain, avec pour objectif de contribuer à son développement et à sa sauvegarde en tant que moyen d'expression, d'éducation et de conscientisation. Avec pour thème « Mémoire et avenir des cinémas africains », 20 films au total ont été sélectionnés officiellement pour cette 26ème édition du FESPACO. La Côte d’Ivoire sera représentée à ce grand rendez-vous du cinéma par un seul film, pendant que le Burkina Faso y sera avec trois et l’Afrique du Sud et la Tunisie avec deux films chacune. Un nombre très en deçà des attentes des professionnels du cinéma ivoirien.
Déception S’il y a deux ans (FESPACO 2017), le drapeau ivoirien était représenté par deux productions, « L'interprète » de Kadhy Touré et « Innocent malgré tout » de Jean De Dieu Kouamé et Samuel Mathurin Codjovi, pour l’édition 2019, c’est sur le long métrage « Résolution » de Boris Oué et Marcel Sagne que les espoirs de la Côte d’Ivoire reposeront pour remporter à nouveau la distinction suprême du FESPACO, l’Étalon d’Or de Yennega. Un trophée que le cinéma ivoirien n'a plus remporté depuis 1993, avec le sacre de Roger Gnoan M'bala et de son film « Au nom du Christ ».
Avec une seule production représentative du cinéma ivoirien à ce festival, la qualité des films est désormais pointée du doigt par certains professionnels. « Nos productions sont plutôt quantitatives que qualitatives. Nous produisons beaucoup de films qui ne sont pas toujours les films de qualité qui doivent être sélectionnés pour des festivals », s’indigne au micro de JDA le réalisateur et acteur ivoirien Mahoula Kané. « Ce faible taux de sélection des films ivoiriens au FESPACO va nous permettre de nous remettre en cause et nous pousser à travailler davantage. Au cinéma, on va pour voir la technique qui accompagne l’acteur. L’acteur a 40% de participation dans une production et les 60% restants sont dédiés à la technique, notamment à la qualité de l’image, du son, aux effets spéciaux pour certains types de films, à la musique, au décor, etc. Et, malheureusement, cela n’est pas pris en compte dans nos productions», poursuit-il.
Anthony NIAMKE