Avec la modernisation, les traditions et cultures des peuples sont de plus en plus délaissées, voire négligées. Face à ce constat, la communauté Adjoukrou de Côte d’Ivoire a décidé de s’y adapter avec une harmonisation des us et coutumes.
Plus les années passent et plus les us et coutumes des peuples connaissent une régression considérable, du fait de la trop forte influence de la modernité. Les valeurs traditionnelles, qui autrefois étaient le fondement des sociétés africaines, se sont laissé dominer. Aujourd’hui, le constat est alarmant et certaines pratiques culturelles de plusieurs peuples de Côte d’Ivoire sont en voie de disparition. Pour la communauté adjoukrou, peuple appartenant à la grande famille Akan, dont la capitale est la ville de Dabou (région des Grands ponts), l’heure est à l’adaptation pour la sauvegarde des gages de l’identité culturelle.
Adaptation La ville de Dabou compte environ 42 villages, selon les fichiers de sa mairie, et pour l’adaptation et l’harmonisation aux temps nouveaux de ses us et coutumes, un pré-congrès s’est tenu le 20 janvier, organisé par la Haute autorité coutumière adjoukrou en vue de réfléchir aux voies et moyens à mettre en œuvre pour relever ce défi. « Nos us et coutumes sont en train de disparaître ou d’être mal pratiqués. Il nous appartient donc d’échanger et de faire des propositions qui soient admises par tous », affirme le président du pré-congrès, Daniel Anikpo, précisant que le coût élevé des cérémonies, les croyances religieuses et les périodes scolaires sont autant d’obstacles qui éloignent les peuples Adjoukrou de la pratique de leur culture. Des faits qui occasionnent la disparition de certaines valeurs. Selon M. Anikpo, toutes les cérémonies en pays adjoukrou, notamment le « Low », le « Dediakp », l’« Agbandji », le « Ebeb », etc., ainsi que les rites funéraires, seront validés (coût, durée, période, implication) au cours des pré-congrès qui seront organisés dans les semaines à venir avant leur entrée en vigueur dans le Leboutou (Dabou). « La culture adjoukrou est dynamique et nous devons nous adapter au monde d’aujourd’hui. C’est pourquoi les thèmes dont nous débattons sont d’actualité, pour le bien de tous les fils et filles du Leboutou. On ne peut pas être Adjoukrou et avoir des pratiques différentes », explique le secrétaire général de la Haute autorité coutumière adjoukrou, Ambroise Agnero Akparo, annonçant la tenue d’un congrès en mars prochain pour la validation de toutes les propositions issues des pré-congrès. Cette initiative du peuple adjoukro s’inscrit dans la droite ligne de la sauvegarde, de la protection et de la valorisation du patrimoine culturel, dynamique dans laquelle s’est engagée la Côte d’Ivoire.