Le Bureau ivoirien des droits d’auteurs (BURIDA) traverse depuis plusieurs semaines une énième crise, opposant cette fois sa directrice générale, Irène Assa Viera, au Collectif des artistes pour le changement au BURIDA (CACB). Une crise qui semble loin de connaître un dénouement proche.
Le Bureau ivoirien des droits d’auteurs (BURIDA), maison des artistes de Côte d’Ivoire, est secoue depuis plusieurs semaines par une crise. Encore une autre. Les crises s’y poursuivent et se ressemblent. Gestion opaque des fonds de la structure, mise à l’écart des artistes, et réclamation de la tête de direction générale. Dans ce nouveau bras de fer qui oppose la directrice Irène Assa Viera et le Collectif des artistes pour le changement au BURIDA (CACB), l’Inspection générale d’État s’est autosaisie, afin d’auditer le BURIDA.
Statut quo Face à des accusations de détournements de fonds et de mauvaise gestion, Madame Viera se dit « non concernée ». Selon elle, sa révocation, n’est pas à l’ordre du jour et ne peut intervenir qu’en cas de faute lourde constatée. Cela relève de la compétence du conseil d’administration, qui propose, et du ministre de la Culture, qui seul peut prendre la décision, et non d’une assemblée générale. Cependant, l’Union nationale des artistes du grand Ouest de Côte d’Ivoire (UNAGOCI), par la voix de son porte-parole, Béco Blé, a il y a quelques jours également demandé la démission du président du conseil d’administration du BURIDA, Sylvain Séry. Pourtant, un audit du cabinet indépendant Global Audit, qui s’est déroulé du 2 février au 15 octobre 2015, révèlait que la maison de gestion des droits des artistes était passée d’une situation financière de 5 milliards de francs CFA de déficit à 1 milliard de déficit. Une nette amélioration de la situation financière, qui avait du reste était saluée par les auditeurs dans leurs conclusions. Au-delà de ce bon point, cet audit faisait tout de même état de zones d’ombre. Les auditeurs ayant déploré certaines faiblesses et des manquements qui entâchent la gestion du BURIDA. Sur le plan de la gestion des ressources humaines, l’audit avait relevé une inadéquation entre les salaires déclarés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et ceux appliqués à certains agents du Bureau. La direction est aussi accusée pour « des transactions en espèces faites au nom du ministère de la Culture et de la Francophonie », tutelle technique du BURIDA. Une situation qui contournerait une disposition stipulant que chaque paiement au-delà de la somme de 100 000 Francs CFA doit se faire par chèque. Malgré le modus vivendi trouvé entre les sociétaires, le conseil d’administration et la direction générale aux fins d’édicter un « manuel de procédures » répondant aux règles modernes de gestion, les positions restent tranchées.
Anthony NIAMKE