Adrienne Koutouan, Marie-Louise Asseu et Zoumana sont des comédiens de renoms qui font tourner le clap dans la série « Faut pas fâcher », à l’image de leurs homologues Magnéto et Fortuné du téléfilm « Quoi de neuf », aujourd’hui moins suivis par les téléspectateurs, les vendredis et les samedis après le journal télévisé de 20h00.
Il n’y a plus cet humour qu’on retrouvait. Ces séries sont dénaturées. Souvent même, ils font plusieurs épisodes sur le même thème, c’est lassant. Je regarde surtout Faut pas fâcher, mais une fois en passant, car il n’y a plus d’engouement», confie Alphonse Dagri, enseignant dans le secondaire public à Abidjan, ajoutant qu’à l’époque où ces films étaient de « véritables » satires sociales, hommes et femmes, vieux et jeunes prenaient place devant le poste de télévision pour attendre le générique de début d’émission. à la fin de la crise post-électorale en 2011, les aménagements intervenus dans le programme de diffusion de ces séries ont presque tout chamboulé.
Si « Faut pas fâcher » reste scotché à la soirée du samedi, les fans du téléfilm doivent se mobiliser à 19h00, c’est-àdire avant le JT de la RTI. Quant à « Quoi de neuf », elle est diffusée les mercredis aux environs de 21h00. À l’écran, les deux séries rivalisent désormais avec des programmes jugés plus alléchants sur les chaînes étrangères. « Pis, les nouvelles recrues ne séduisent pas », reconnait un acteur de cinéma, sous couvert d’anonymat. Conséquence, les telenovelas brésiliennes, les séries indiennes venues de l’industrie Bolliwood, ou de Nolliwood, du géant nigérian, trustent désormais les écrans des téléspectateurs ivoiriens, « contribuant ainsi à approfondir l’acculturation », selon un responsable du ministère de la communication. D’aucun plaident pour la mise en place par l’État d’un fonds destiné à soutenir la création de nouvelles séries « made in » Côte d’Ivoire.
Fatou DIALLO